Mouvements n Une magnifique fresque d'expression corporelle a été présentée, hier, à la salle El-Mougar. Organisée dans le cadre de la coopération culturelle entre les Etats-Unis et l'Algérie, cette toile chorégraphique à laquelle se sont associés des danseurs algériens (du ballet de l'Office national de la culture et de l'information) et deux autres américains (de la compagnie Battery Dance de New York), se présentait en deux mouvements, voire en deux actes distincts. Pour le premier il était question de danse classique moderne et pour le second de danse athlétique, voire urbaine. Dans le premier acte, les danseurs, légers et aériens dans leurs déplacements, ont exécuté des figures aussi précises qu'expressives ; et par leurs pas d'une excellence artistique, ont tracé un univers romanesque. Chaque pas est une séquence narrative, le tout constituait le récit d'une vie, racontant aussi bien un individu qu'une collectivité. Immergés dans une atmosphère sombre et chargée, les danseurs traduisaient beaucoup d'émotions par lesquelles étaient dits les drames humains vécus de tout temps, continuellement, à travers l'histoire. Ils exprimaient douleur et tourment. La musique et la lumière accentuaient le mouvement et rendaient l'émotion qui jaillissait de chaque figure corporelle comme de chaque gestuelle, perceptible et intense. Le jeu se révélait fluide et sensible tant le corps est sincère et à l'aise dans l'espace qu'il a investi et marqué, d'un bout à l'autre, de son empreinte. Dans le deuxième acte, le public a eu droit à des danses athlétiques, poétiquement inspirées de l'univers urbain. Le corps devient alors une exhibition. Une mise en spectacle. Les danseurs exaltaient ouvertement le corps musclé et transpirant. Ils le célébraient telle une déité païenne avec autant de passion, d'ardeur, de vigueur et de sensualité. D'un tableau à l'autre, c'est toute une jeunesse algérienne qui s'exprimait avec autant d'aisance que de beauté. Une jeunesse pleine de fraîcheur, de vitalité et de talent. Une telle énergie créatrice était belle à voir. A noter que ce spectacle chorégraphique s'inscrit dans le cadre d'un atelier de formation et de création : deux danseurs américains (Robin Cantrell et Shean Scan Tlebury) de Battery Dance Company de New York ont animé, du 14 au 17 février, des ateliers de travail pour les jeunes danseurs du ballet de l'Office national pour la culture et l'information. Ces quatre jours de travail et de labeur se voulaient un moment de partage et d'échange. Le résultat : une belle création, dévoilant des talents et des énergies. Les deux danseurs américains ont déclaré être satisfaits par le niveau des danseurs du Ballet national de l'Onci, comme ils ont exprimé leur plaisir de voir toute cette charge émotionnelle exprimée. Le Ballet national de l'Onci est constitué de 28 danseurs, Robin a pris sous son aile 9 danseurs qu'il a soumis aux répétitions de danse classique, tandis que Shean qui s'est occupé du reste des danseurs, leur a prodigué des cours de danse contemporaine, de break dance et de hip-hop.