Les villageois promettent de se comporter comme les peuples civilisés en saisissant la justice à chaque fois qu'une irrégularité est constatée. «Nous voulons que notre village soit alimenté en eau potable et en gaz de ville», c'est ainsi que se sont exprimés plusieurs citoyens du village Imezgharen. Ce village, qui relève administrativement de la commune de Frikat, à quelque 45 kilomètres au sud de la wilaya de Tizi Ouzou, est complètement délaissé par les autorités locales. Selon les habitants, ce village ne dispose d'aucune commodité d'une vie décente, ce qui accentue leur exaspération et leur calvaire quotidien. «Nous voulons notre part de développement dans cette Algérie jeune de 49 ans d'indépendance et qui a dépensé plus de 500 milliards de dollars ces dix dernières années», déclare un citoyen, estimant que l'eau et le gaz, le minimum de ces commodités. Les Imezgharenis espèrent, ainsi, que leur village ne sera pas oublié encore une fois et bénéficiera, sans nul doute, d'une infime partie de la cagnotte de 286 milliards de dollars engagée dans le cadre du plan quinquennal 2010-2014. On notera qu'une enveloppe de 265,4 milliards de dinars (26.540 milliards de centimes) est réservée à la wilaya de Tizi Ouzou. Les habitants du village Imezgharen estiment que quelque 10 milliards de centimes suffiront largement à dépasser plusieurs de leurs problèmes quotidiens; à commencer par le raccordement des foyers au gaz de ville et leur alimentation en eau potable. A propos de l'eau, les habitants rappellent que leur village n'est alimenté que rarement et que les robinets sont souvent à sec. «En 2010, nous en sommes encore à nous approvisionner en eau sur le dos de nos femmes, nos mères et nos soeurs...», déplore un villageois. «Depuis que nous avons procédé à la fermeture de l'APC, du parc communal et de la route principale les 29 et 30 août 2010 pour demander justement l'eau et le gaz, les autorités, à leur tête le directeur de l'hydraulique de la wilaya de Tizi Ouzou et le maire, nous ont fait la promesse concernant l'alimentation en eau potable, mais ce n'est que de la poudre aux yeux, car on nous demande d'attendre et nous craignons d'attendre encore longtemps sans pouvoir arriver à ce précieux liquide», souligne un villageois, ajoutant que les promesses s'évaporent rapidement, d'autant plus qu'elles ne sont pas tenues. Les habitants déplorent que des «petits» responsables locaux bloquent les décisions des responsables de wilaya et même du ministère. A présent, les villageois réfléchissent à des procédures idoines pour faire aboutir leurs revendications. «Jusqu'à maintenant, on a privilégié la voie du dialogue en prenant attache avec toutes les parties concernées, notamment l'APC et la direction de l'hydraulique mais on ne voit rien venir à part les promesses qui ne sont pas tenues», dénoncent-ils. Les habitants menacent de recourir à l'action musclée en mettant en garde les autorités. «Si jamais on ne tient pas la promesse». «On entend souvent Belkhadem exhorter ses élus à aller à la rencontre des citoyens pour les écouter et prendre en charge leurs revendications pour éviter la protestation dans les rues. Dites-lui que le maire de notre commune, qui est issu du FLN, fait peu de choses pour répondre à nos doléances et qu'il n'est jamais venu nous écouter», souligne un autre citoyen. «Qu'ils ne nous accusent pas, s'ils ne répondent pas à nos demandes sociales, d'être manipulés par quiconque, car nous attendons depuis plus de quatre mois et ce ne sont que des promesses qui s'évaporent au fil des jours qu'ils nous projettent», ajoute un autre villageois. Les habitants de ce village déplorent, également, les anomalies qu'ils constatent à chaque lancement d'un projet dans leur village, en particulier et la commune de Frikat, en général. Ils évoquent le cas du nouveau CEM du chef-lieu communal qui n'est pas encore doté de trottoir. Ils exigent également, la rénovation en semi-tapis du tronçon de la route du lieudit «Akham Ferrar» jusqu'à Wehren. Au final, les villageois promettent de se comporter dans l'avenir comme des peuples civilisés en saisissant la justice à chaque fois qu'une irrégularité, de quelque nature que ce soit, sera constatée.