Les habitants d'Imezgharen réclament la présence du wali de Tizi Ouzou sur les lieux. Les habitants du village Imezgharen, à quelque 45 kilomètres au sud de la wilaya de Tizi Ouzou, déversent leur colère et expriment leur ras-le-bol. Ils savent que c'est la seule voie qui leur reste pour se faire entendre face à la passivité et la sourde oreille des responsables. Ils ne veulent plus attendre et patienter. Ils se sont rendus à l'évidence que les autorités n'entendent que le langage de la rue. Ils étaient donc plus de 300 habitants à fermer, hier, le siège de l'APC de Frikat et revendiquer leurs droits légitimes à une vie décente. «Y en marre des attentes. Notre village est négligé et on dirait que le maire de notre commune voue une haine viscérale à notre bourg», lance un villageois. Par cette action, les villageois exposent toute une plate-forme de revendications. Ils demandent le revêtement des routes qui sont actuellement dénivelées et l'ouverture de nouvelles pistes pour désenclaver le village. La route principale qui traverse le village, du côté Ouest, est impraticable depuis le lieudit Akham Firrar. Un tronçon de quelques centaines de mètres est totalement négligé, et l'on est en droit de se demander où est passé le budget qui lui a été alloué. Celle du côté Est est un peu mieux lotie mais très étroite. Les Imezgharenis demandent également la construction des abribus pour éviter aux écoliers la chaleur caniculaire de la saison chaude et les pluies glaciales de l'hiver. Parmi les revendications exposées par les manifestants, figure aussi la construction d'un CEM. «On nous a promis ce projet mais jusqu'à aujourd'hui, il y a rien d'officiel. C'est pourquoi on réitère cette demande», a-t-on expliqué. Un réseau d'assainissement pour l'ensemble du village, une cantine scolaire pour l'école primaire d'Ihaddaden, l'éclairage public et le quota des villageois dans le programme des aides à l'autoconstruction sont les autres doléances des habitants d'Imezgharen. «Notre village est le plus délaissé de la commune. On n'a rien pour vivre une vie normale. Les directions nationales des partis au pouvoir appellent leurs représentants à discuter avec les citoyens en vue de régler leurs problèmes. Leurs représentants ici ne veulent rien entendre», lance un citoyen. «Avec toutes ces revendications, vous pouvez comprendre que notre village est dans la précarité totale et aujourd'hui, on ne veut que notre part de cette Algérie», ajoute un autre. Cela étant, les habitants d'Imezgharen souhaitent également une visite du wali de Tizi Ouzou pour constater la situation de leur village de visu. En fait, ce n'est pas la première fois que les habitants de ce village ferment le siège de l'APC de Frikat. Les 29 et 30 août 2010, cette commune a été totalement bloquée. Mais au lieu de répondre favorablement aux revendications des villageois, les responsables locaux ont opté pour la voie des promesses non tenues.