Après une année de protestation et d'actions sur le terrain, entre autres la fermeture à plusieurs reprises des sièges de l'APC de Frikat, de la daïra de Draâ el Mizan, le blocage des routes, de l'agence ADE, etc. les habitants du village Imezgharene, à quelque 45 kilomètres au sud de la wilaya de Tizi Ouzou, semblent avoir obtenu gain de cause après une semaine mouvementée en ce mois d'août. La mobilisation a porté ses fruits et la persévérance des habitants qui se sont levés comme un seul homme a payé. L'eau a finalement coulé des robinets. A ce propos, il faut signaler que les représentants du comité de village ont convenu d'un programme avec l'Algérienne des eaux qui consiste en l'alimentation du village à raison de trois jours par semaine. Et ces derniers ne veulent pas lâcher cet acquis et insistent pour que le programme tracé à ce sujet soit respecté à la lettre. Ceci dit, ils refusent catégoriquement que ce qui a été convenu soit seulement destiné à apaiser les esprits pendant un certain temps. Il est à signaler que les revendications des habitants de ce village, longtemps ignorés, ne se limitent pas à l'alimentation à l'eau potable. Ils ont également réclamé un meilleur cadre de vie. Pour y parvenir, ils ont exigé le bitumage des pistes, la réalisation d'un réservoir d'eau, le raccordement au réseau électricique de toutes les habitations qui ne le sont pas encore, la réalisation d'une salle de soins, etc. Concernant ce dernier point, nous avons appris que des travaux de démolition d'une ancienne école qui doit servir d'assiette foncière pour la réalisation de cette unité de soins viennent d'être engagés par les autorités locales. La mobilisation qui paie Le recours aux actions de rue semble être le seul et unique moyen de se faire entendre à chaque fois qu'il est question de revendiquer une meilleure prise en charge en matière d'alimentation en eau potable, de bitumage de route, d'assainissement, etc. Mais en cette période de grandes chaleurs, l'AEP reste le problème le plus crucial vécu par une grande partie de la wilaya de Tizi Ouzou et les habitants ne cessent de grincer des dents. Plusieurs actions quasi quotidiennes ont été enregistrées durant cet été. A chaque fois, il a fallu sortir dans la rue pour se faire entendre. A Boudjima, localité située à une trentaine de kilomètres au nord de Tizi Ouzou, des villages dépourvus d'eau depuis plusieurs jours ont vu enfin le liquide précieux couler des robinets en quantités suffisantes durant presque toute la journée de mercredi dernier. Pour ce, il a fallu que le siège de l'ADE soit fermé par les citoyens une semaine avant. A Ouaguenoun, commune limitrophe de celle de Boudjima, les habitants du village Ihdhikaouène ont également eu recours à des actions de rue pour réclamer de l'eau. Un peu plus au nord, à Tigzirt, ville côtière, la crise de l'eau est grave. Les habitants n'ont guère d'autre choix que d'acheter des bouteilles d'eau minérale pour étancher leur soif. De l'est à l'ouest, du sud au nord, la pénurie d'eau n'a épargné aucune région, même celles qui bénéficient des transferts à partir des barrages de Taksebt et celui de Koudiet Asserdoun dans la région de Bouira. A Azazga, à l'est de Tizi Ouzou, les habitants du village Tinsouine ont à leur tour procédé mardi dernier à la fermeture du siège de l'ADE pour les mêmes raisons. Cette action a été menée pour protester contre les coupures récurrentes observées dans l'alimentation du village en eau potable. Cette situation a amené même l'APW de Tizi Ouzou à réagir et dénoncer ce qui s'apparente, à son avis, à un manque de volonté manifeste de régler ce problème dans une wilaya qui regorge de ressources hydriques. Aussi, cette assemblée, par la voix de son président, a rappelé à la direction de l'hydraulique qu'elle pointe du doigt sa responsabilité dans le retard enregistré dans le transfert d'eau à partir du barrage de Taksebt vers les communes du nord, projet qui traîne en longueur alors que des engagements fermes avaient été pris pour que ce projet soit livré le 30 juin dernier. Or, sa livraison n'est pas pour demain. Du coup, c'est toutes les communes du nord, comme Aghribs, Akerrou, Azeffoun, Tigzirt, Iflissen, Mizrana, Boudjima et Makouda qui vont devoir prendre leur mal en patience pour des mois encore.