Plusieurs transporteurs de voyageurs, assurant les navettes vers différentes localités de la wilaya de Tizi Ouzou, à partir de la nouvelle gare dite «multimodale» d'Oued Aïssi sont en grève depuis jeudi. «Cela fait plus d'une semaine que les travaux sont bloqués au niveau de la gare. Il est quasiment hors de question de continuer à exercer depuis ce désert» , nous a déclaré hier un transporteur de la commune de Tizi Rached. Larbaâ Nath Irathen, Tizi Rached, Tala Amara, Irdjen et Mekla sont les régions dont les transporteurs par fourgon dénoncent les conditions d'exercice au niveau de la gare précitée. Tout a commencé mercredi dernier, nous dira notre interlocuteur, lors d'une réunion qui a regroupé les transporteurs et où une rixe a éclaté entre des partisans et des opposants au retour à l'ancienne station située à proximité du stade 1er Novembre de Tizi Ouzou. Dans l'après-midi du même jour, des transporteurs ont tenté d'effectuer leurs chargements depuis cette station, mais ils ont été empêchés par les forces de police déployées sur les lieux. Deux semaines après l'application de la décision de délocalisation, le 5 août dernier, par les autorités locales, qui ont indiqué par le biais du directeur des transports que «les commodités suivront progressivement», les transporteurs montent au créneau pour dénoncer «le laisser-aller et l'état d'abandon dans lequel se trouve la gare». Selon eux, cette dernière manque de commodités, comme les abribus et les sanitaires, mais aussi de sécurité qui demeure un problème qui guette aussi bien les voyageurs que les transporteurs. La semaine passée, deux jeunes filles ont été délestées de leurs téléphones portables et de leurs bijoux, alors qu'elles attendaient l'arrivée d'un fourgon, peu avant la rupture du jeûne. Jeudi matin, les transporteurs sont revenus à la charge, et dès les premières heures, plusieurs d'entres eux ont pointé à l'ancienne station de la ville. Mais un dispositif sécuritaire composé à la fois de policiers et de gendarmes déployés sur les lieux a empêché les transporteurs d'effectuer leurs chargements. «La situation a duré jusqu'au soir», dit-il encore. Des citoyens n'ont pas manqué par ailleurs d'exprimer leur mécontentement, et d'accuser l'administration locale de les «avoir laissés tomber», après avoir promis d'aménager la gare d'Oued Aïssi. Enfin, alors que c'est aujourd'hui que la délocalisation des transporteurs par bus vers la gare de Kaf Naâdja située à Bouhinoune, entrera en vigueur, mettant fin définitivement à une polémique qui n'a finalement abouti qu'à une «augmentation illégale» des tarifs, voilà qu'un autre bras de fer est déclenché. Preuve que le secteur des transports ne connaîtra pas de sitôt l'organisation qu'il recherche depuis longtemps.