Les expropriés du futur barrage hydraulique de Souk n'Tlata dans la commune de Tadmaït, à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de la ville de Tizi Ouzou, devront attendre encore avant que leur situation ne soit définitivement réglée. En effet, après un combat long de plus de quinze ans, depuis la création de l'association en 1996, de grandes avancées ont été réalisées, notamment la réévaluation des prix, arrachée depuis près de trois mois, et une solution définitive pour l'assiette de terrain qui devait abriter les logements des expropriés. Cette dernière n'est toujours pas trouvée, mais ce qui retarde davantage les démarches est incontestablement le report, voire l'annulation de réunions et sorties sur le terrain. Pas plus tard qu'hier, une sortie à la commune de Tadmaït afin de prospecter une assiette pour la construction d'un quota de logements a été reportée. Cette sortie devait regrouper des représentants des expropriés, des responsables de la wilaya, des domaines, de l'Agence nationale des barrages et transferts (ANBT), de la direction des ressources en eau, des élus locaux des communes concernées par l'expropriation et du chef de daïra de Draâ Ben Khedda. Idem pour nombre de réunions qui devaient se tenir dernièrement au niveau de la wilaya entre les différentes parties intervenantes dans le dossier. La situation sécuritaire et le grand toilettage qu'a subis la capitale du Djurdjura ces derniers mois a mis de côté plusieurs dossiers. Le dossier du futur barrage de Souk n'Tlata n'a que trop duré. Il est sur toutes les lèvres, sans que sa réalisation ou du moins une date pour le début des travaux ne soit donnée. Le ministre des ressources en eau, Abdelmalek Sellal, n'a cessé de répéter lors de ses dernières visites dans la wilaya de Tizi Ouzou que les travaux de réalisation du barrage ne tarderont pas à être entamés. Rappelons qu'après plusieurs actions de protestation, les expropriés ont fini par avoir gain de cause. Les montants des indemnités ont été revus à la hausse. De 150 DA le m2, les terrains sont réévalués à plus de 1000 DA, alors que les arbres fruitiers ont atteints le seuil de 30 000 DA, après avoir été estimés à 4000 DA. Il restait néanmoins des détails à régler, notamment les cimetières, le problème des jeunes et les commerces... Depuis la réévaluation des indemnités, un black-out total a caractérisé la suite des négociations. Aucune information n'a été donnée à la presse concernant les réunions qui se tiennent à la wilaya. Un accord aurait été conclu entre les deux parties pour ne pas chambouler le processus des négociations. Ainsi, alors que l'entreprise qui devait entamer l'étude est déjà désignée, la réalisation de ce projet inscrit depuis 1978 ne semble pas être pour demain !