Une carence en matière de banque de sang a été enregistrée au niveau des hôpitaux, notamment au CHU Mustapha Pacha à Alger. Ce qui pénalise plusieurs patients, notamment ceux qui souffrent de thalassémie, les cancéreux et ceux des blocs opératoires, nous a fait savoir un hématologue au niveau du centre de transfusion sanguine (CTS). Un état de fait se traduit, selon notre interlocuteur, par le taux élevé des accidents de la circulation. Ce qui a engendré un épuisement du stock, poursuit le médecin. L'irrégularité des donneurs en cette période du Ramadhan est un autre facteur à ne pas négliger, car les gens évitent de donner leur sang pendant le mois sacré, souligne-t-il. Ce geste de générosité est devenu presque irrégulier et ne répond généralement qu'à des cas de nécessité comme ceux relatifs à l'hospitalisation d'un membre de la famille. Déplorant dans ce cadre le problème de l'autosuffisance soulevé au niveau de cette structure. «On n'arrive pas vraiment à répondre à la forte demande», regrette l'hématologue. Ce qui pénalise, malheureusement, les malades venant de plusieurs wilayas du pays. Cette pénurie ne concerne pas seulement la capitale car ce problème est soulevé également dans les willayas de Skikda et de Tlemcen, nous a indiqué le président de la Fédération algérienne des donneurs de sang (FADS) Kaddour Gherbi. «On m'a signalé une carence au niveau de ces deux willayas.» Cet état de fait est expliqué par le manque des donneurs potentiels. Mais il reste que les structures hospitalières de la capitale restent les plus concernées. «Chaque CHU compte 15 blocs opératoires, alors, vous pouvez imaginer le taux de la demande sur cet élément vital pour la vie humaine», dira M. Gherbi, et la plupart des cas graves sont transférés à Alger, poursuit-il. Concernant la campagne de don du sang, lancée au début du Ramadhan avec les ministères de la Santé et de la Réforme hospitalière et des Affaires religieuses, notre interlocuteur indique qu'il prévoit d'atteindre environ 40 000 poches de sang à la fin du mois. Pour cette campagne, la fédération a consacré 25 clinos-mobiles à travers le territoire national. Avec un nombre de 90 000 personnes représenté par les donneurs réguliers, qu'il qualifie «d'insuffisant», selon M. Gherbi, la culture du don du sang fait vraiment défaut. Cette culture doit être impliquée au niveau de tous les ministères, notamment celui de l'Education. Pour fidéliser les donneurs de sang, les hôpitaux sont appelés, suggère-t-il, à améliorer la qualité de leur accueil. Avançant le chiffre de 420 000 donneurs pour l'année 2010, M. Gherbi espère l'augmentation de ce nombre. Mais ça reste à désirer avec le manque flagrant de sensibilisation, conclut-il.