Une bonne partie des boulangeries de la wilaya de Tizi Ouzou a baissé rideau le premier jour de l'Aïd El Fitr. Les rares boulangers qui ont daigné ouvrir et assurer le service mardi matin ont fermé avant midi. Ils n'ont préparé qu'une quantité limitée du pain. «Nous avons assuré un service minimum pour nos clients», nous dira un boulanger de la Nouvelle-Ville. Dans l'après-midi, il était pratiquement impossible de trouver une baguette de pain, que ce soit dans la capitale du Djurdjura ou dans la majorité des localités de la wilaya. Les consommateurs, quant à eux, s'étaient un peu attendus à cette situation. «Nous sommes habitués à la fermeture des boulangeries durant les fêtes religieuses, notamment les jours de l'Aïd. Les boulangers, censés assurer le service pour les consommateurs, ont préféré fermer boutique. C'est anormal et contraire à la déontologie !», dénonce un habitant de la ville de Tizi Ouzou. En effet, la plupart des consommateurs ont pris le soin d'acheter le pain deux ou trois jours avant l'Aïd. «Comme d'habitude, mon mari a acheté une bonne quantité de pain et nous l'avons congelé pour l'Aïd. Nous ne comptons plus sur les boulangers», dira une femme rencontrée chez un épicier à Tizi Ouzou. Même les commerçants ont fait de même. Ces derniers ont proposé à leurs clients des baguettes de pain congelé, mais leur stock a été vite épuisé dès les premières heures de la journée. «Nous avons paré à cette situation et nous avons au moins congelé une petite quantité du pain, c'est mieux que rien», fait remarquer un commerçant. «Nous avons passé l'Aïd sans pain, faute de disponibilité chez les commerçants et la fermeture des boulangeries, d'ailleurs nous avons déjeuné sans pain, comme des Français», ironise un vieux du quartier les Genêts de Tizi Ouzou. Par contre, hier, deuxième jour de l'Aïd, les boulangeries ont fonctionné normalement et ont repris de nouveau du service. La crise du pain n'a duré finalement qu'une journée.