La sixième édition du Festival national de la chanson chaâbie qui s'est tenue récemment ambitionne de développer et de préserver ce registre musical inhérent à notre patrimoine culturel. Le chanteur et commissaire du festival, Abdelkader Bendameche estime que cet événement permet la découverte de talents nouveaux tout en revisitant ce style musical. Faisant partie du terroir, le chaâbi a gardé son aura et continue d'être apprécié par beaucoup de personnes des différentes régions du pays. Dans cet entretien, M. Bendameche rappelle que la relève est assurée sans conteste et que chaque année le niveau des candidats est plus élevé. Optimiste, il augure de trouver des cheikhs dignes de ce nom et semble satisfait du bilan de cette sixième édition. Le Temps d'Algérie : Quel bilan faites de cette sixième édition ? Nous sous sommes fixés plusieurs objectifs que nous avons entièrement atteints. Le premier concerne l'élargissement de l'espace. En effet, la compétition se déroule toujours au théâtre national Mahieddine Bachetarzi durant les 5 jours auxquels nous avons ajouté le théâtre de plein air Fadhila Dziriya qui relève de l'Institut national supérieur de musique. Cet important redéploiement a été bénéfique sur le plan de l'animation de cette région de la capitale et ensuite une seconde chance pour les candidats finalistes qui peuvent se rattraper durant cette deuxième prestation. La seconde est l'organisation du temps imparti à toutes les parties du spectacle, en observant strictement les différentes feuilles de route en usage dans le monde professionnel. La troisième est le niveau général de l'ensemble des candidats qui s'est nettement amélioré. Ceci s'est traduit par la progression, également, des participants à cette finale. Y a-t-il eu un public réceptif à la chanson chaâbie ? Oui tout à fait, nous avons un public en or, nombreux, familial et fin connaisseur car, vous avez raison, ce n'est pas évident pour un profane d'assimiler tout ce qui se dit et s'exécute sur scène. Les deux théâtres se sont remplis quotidiennement, à notre grande satisfaction. - Pensez-vous que la relève dans ce registre musical est assurée ? Je peux vous l'assurer, la relève est là et dans ce registre musical en particulier. En plus de leur provenance de toutes les régions du territoire national. C'est l'une de nos principales missions, celle de découvrir des talents nouveaux là où ils sont, et ce, durant toute l'année par l'organisation des différentes étapes du festival. Nous le faisons aussi durant les journées d'études que nous tenons à travers les wilayas. Le nombre de candidats va-t-il progresser pour la septième édition. Et quand aura-t-elle lieu ? Nous comptons quelque 250 inscrits au départ de la compétition à travers le territoire national, ce chiffre diminue au fur et à mesure des étapes. La septième édition vivra avec 25 candidats finalistes, par rapport aux 30 des années précédentes. Les places seront chères en effet. La date est déjà fixée du 4 au 10 août 2012. Les demi-finales auront lieu à Jijel pour les régions de l'est du pays et à Chlef pour les régions de l'ouest du pays durant la première quinzaine de juillet 2012. Y aura-t-il un suivi pour les candidats primés ? L'innovation cette année est sans conteste le mandole qui a été offert pour le lauréat du 1er prix, un instrument professionnel fabriqué spécialement pour cette distinction. Il y aura l'organisation de tournées artistiques à travers le territoire national en leur faveur, l'enregistrement d'un album professionnel pour les 5 lauréats ainsi que la réalisation d'un concert pour la télévision nationale .