Sur son corps frêle, une tête pleine de savoir et douée à merveille. Agée à peine de onze ans, elle est née le 25 février 2000, Célia Ould Mohand manie très bien la voix et le violon, un des instruments musicaux les plus difficiles à maîtriser. Nullement perturbée par la nombreuse assistance venue écouter le poète Ben Mohamed, l'un des monuments de la poésie kabyle, Celia entama, ses cheveux au vent de la brise de cette soirée de Ramadhan au palais de la culture, Echfigh (je me souviens) une chanson d'Idir. Fortement applaudie par le public connaisseur pour la parfaite interprétation, Ben Mohamed la combla de félicitations. «Merci, tu a fais un sans-faute dans les paroles de la chanson», lui lança-t-il. «Thanemirth». Merci à vous, lui a-t-elle répondu en entamant un autre air musical, avant de vite s'éclipser pour ne revenir qu'à la fin du récital pour reprendre de sa voix de rossignol, un tube de Nouara, à la grande joie des présents. Sa mère que nous avons accostée au milieu de la foule, nous a d'emblée expliqué les prouesses de sa fille. Elle a toujours chanté depuis sa petite enfance. Elle nous a informés que Célia a intégré l'association culturelle Numidia d'Oran pour le théâtre et la musique kabyle et l'association Nahda pour l'andalou et le hawzi. Elue miss Oran en 2007, la jeune Célia qui parle couramment le kabyle, même si elle vit à Oran, est en cinquième année de solfège et 3e année pour le violon, l'instrument qu'elle préfère de loin au sein du conservatoire Ahmed Wahby d'Oran. En dépit de cet emploi du temps plus que chargé, la jeune prodige trouve du temps pour ses études. Sa moyenne annuelle en 2e année au moyen frise les 19/20. Sa brève production au palais de la culture d'Alger n'était pas la première et certainement pas la dernière pour cette enfant pétrie de qualités musicales et artistiques. Elle s'est produite notamment à Taourirt Amokrane près de Larbâa Nath Irathen lors des journées culturelles «Raconte-Arts», organisées du 9 au 16 juillet dernier, puis à Aït Djennad et à Tizi Ouzou. A chacune de ses productions c'est un plein succès pour cette artiste qui débute et pour laquelle la porte d'une carrière prometteuse ne fait que s'ouvrir. Encore timide, elle se contente de dire qu'elle fait ce qu'elle aime et qu'elle tente de s'améliorer au fil du temps avec l'aide de ses parents très compréhensifs mais aussi celle de ses enseignants du conservatoire et ceux des associations culturelles. La musique en famille Emportée par le goût de son père qui adore écouter la musique, Célia, comme ses deux frères aussi envoûtés par l'art en général, n'a pas encore dit son dernier mot. Tahar joue de la flûte alors que Liès le plus jeune fréquente les planches du théâtre. Ces sorties estivales seront certainement suivies d'autres soirées. A son âge déjà, un simple clic sur la toile, inonde de photos et de commentaires l'internaute. Il faut laisser le temps à cette perle rare de se perfectionner... car plusieurs hommes de culture la voient comme la très prochaine icône de la culture nationale… Celia Ould Mohand «un nom qui fera encore parler d'elle», pour reprendre les termes de nos confrères des rédactions sportives.