L'action de volontariat entamée au début de l'été, pour «nettoyer» la capitale du Djurdjura des milliers de tonnes de saletés qui la défigurent, se poursuit. Tout a commencé, pour rappel, lorsque les services de la wilaya ont décidé de donner un coup de balai à cet immense dépotoir qu'était devenue la ville de Tizi Ouzou avec ses différents quartiers. Une fois «nettoyée» des milliers de trabendistes qui se sont partagés les moindres centimètres carrés de ses trottoirs, place au déblaiement. Depuis, la ville a quelque peu retrouvé son charme bien que beaucoup reste à faire encore, non seulement à Tizi ville, mais partout à travers les moindres recoins du territoire de la wilaya. Les différentes actions de volontariat lancées juste après n'ont pas été une action sporadique. Pour preuve, la poursuite de cette action ces derniers jours. En effet, la démarche entreprise par les autorités locales depuis et dont le but est de rendre l'environnement immédiat du citoyen plus attractif, s'est poursuivie durant la journée d'hier, vendredi et se poursuivra aujourd'hui, soit à la veille de la rentrée scolaire qui aura lieu demain. Ainsi, et à l'initiative du premier magistrat de la wilaya, les pouvoirs publics ont inscrit deux actions intra et extra-muros. Outre les différents quartiers de la ville, cette action a concerné également trois localités, à savoir Sikh Oumedour, Tala Athmane et Rahahlia (Oued Aïssi). Pour mener à bien cette action de volontariat tant souhaitée, les pouvoirs publics ont mis à contribution les moyens humains et matériels de pas moins de 13 directions (tous secteurs confondus), la commune de Tizi Ouzou, l'OPGI, l'ONA, l'ADE, Sonelgaz… qui ont été au rendez-vous dès les premières heures de la matinée d'hier pour réussir la grande toilette qui s'apparente à l'un des douze travaux d'Hercule, le nettoyage des écuries d'Augias. Tizi Ouzou et ses environs ont bien besoin de cette action de grand lifting. Eu égard aux moyens mobilisés, il se dégage que les pouvoirs publics ont accordé une importance capitale à cette opération qu'ils comptaient réussir coûte que coûte. Pour ce faire, il a été mobilisé des moyens matériels et humains très importants dont 56 camions, 17 entre-cases et 3 chargeurs, 9 camions-citernes, 2 camions grues et 3 hydro-cure, 9 tracteurs, 4 camions nacelle qui ont été mis à la disposition des 150 ouvriers mobilisés pour la circonstance. Les rues et les écoles concernées Ainsi donc et depuis hier matin, bien que le soleil tapait fort, la mobilisation était importante. Même les simples citoyens soucieux d'avoir un environnement sain se sont mis de la partie et ont retroussé leurs manches. C'est ainsi que le centre-ville de Tizi Ouzou avec ses grandes artères, boulevards, établissements scolaires et ceux de la formation professionnelle, ont fait l'objet d'une grande toilette. C'est que Tizi Ouzou veut réellement être belle avec la rentrée scolaire. Outre le nettoyage, d'autres actions on été retenues. Il s'agit notamment de la matérialisation des passages piétons, des trottoirs, de la signalisation, de la reprise de l'éclairage public, etc. Cette opération a été précédée par un appel des autorités lancé à l'endroit des populations pour sortir en masse pour toucher à l'objectif de cette action placée sous le slogan «Rendons à notre ville son image d'antan». Entre amélioration et attentes Il est vrai par ailleurs que depuis quelques mois, la ville des Genêts a retrouvé quelque peu son visage d'antan. Depuis que les trottoirs ont été libérés des mains des trabendistes, le visage de cette ville rendue méconnaissable et si prompt à faire fuir les plus téméraires, a été effacé, presque d'un revers de la main. Cependant, si d'aucuns sont d'accord sur les améliorations apportées, il n'en demeure pas moins que beaucoup reste à faire. L'environnement, ce n'est pas seulement une question qui concerne la ville. Une simple virée à travers les localités, vous renseignera sur l'état de cet environnement qui est en sursis. Même dans les villages les plus reculés, où naguère l'air était si pur, le phénomène de la pollution est devenu inquiétant. La prolifération de milliers de décharges sauvages et incontrôlées, la dégradation des sites naturels, se sont développés comme une tâche d'huile. Aujourd'hui, on s'accorde à dire qu'il ne suffit pas de mener des actions de ce genre pour préserver l'environnement. Il faudrait trouver les mécanismes nécessaires afin de faire de ce problème un souci citoyen. Pourquoi ne pas introduire dans les programmes scolaires, suggère-t-on, une nouvelle matière : la préservation de l'environnement. «Il faudrait aussi conjuguer les efforts pour apprendre aux générations montantes que cet aspect, c'est la vie», dira pour sa part Amar, qui ajoute : «l'acte de préservation doit commencer à la maison, ensuite à l'école pour qu'il puisse être intégré dans les mœurs et les gestes de tout un chacun. A Tizi Ouzou, wilaya qui produit plus de 30 000 tonnes de déchets par an, qu'ils soient ménagers, ferreux, de bâtiments, électroniques, chimiques etc, trente associations de défense de l'environnement existent. Mais cela n'a rien changé à la situation. Que peuvent-elles faire d'ailleurs malgré les bonnes volontés qu'elles renferment, mais qui sont dépassées par l'ampleur du phénomène ? Rien. Elles se contentent d'observer, impuissantes, l'environnement se dégrader chaque jour un peu plus et du coup constituer un véritable danger sur la santé publique et la nature.