Après avoir croupi durant de longs mois sous des tonnes d'ordures et de gravats engendrés par une grève de six semaines des éboueurs communaux, la ville de Tizi Ouzou a tenu, en l'espace d'un long week-end, à se payer une longue toilette à la faveur d'une belle opération de nettoyage et de volontariat initiée par la wilaya de Tizi Ouzou. Durant deux jours, la ville des Genêts s'est dépoussiérée puis s'est débarbouillée du mieux qu'elle put tant elle avait réellement besoin de se décarcasser en ces temps de vaches maigres. Il est vrai que la wilaya, la daïra et l'APC du chef-lieu de wilaya avaient réquisitionné tout une flotte de camions et d'engins de travaux publics et avaient aussi requis de gros moyens humains et matériels grâce au précieux concours des entreprises locales qu'elles relèvent du secteur public ou privé. De plus, les directions des Travaux publics, de la Protection civile et de l'Action sociale s'étaient aussi mis de la partie et face à une telle mobilisation des pouvoirs publics, la population n'a fait qu'adhérer à une initiative aussi heureuse que bénéfique pour tout le monde. En fait, les citoyens n'attendaient que le coup de starter pour être de la partie car la propreté de Tizi est devenue une affaire de civisme et de dignité à laquelle les Tizi Ouzéens accordent une importance capitale. Il est vrai qu'après la campagne de lutte implacable contre le marché informel et le grand bazar à ciel ouvert, enclenchée depuis deux semaines par les autorités locales, l'enchaînement devait être de mise pour remettre de l'ordre et de la clarté dans la cité. En tout cas, dans les anciens quartiers de la vieille ville ou dans les bas-fonds de la Nouvelle-Ville de Tizi Ouzou, tout le monde (ou presque) aura mis la main à la pâte pour redonner un plus beau visage à la ville des Genêts. Dans les quartiers populeux, les cours d'immeubles, les artères principales comme dans les ruelles, les citoyens ont sorti les pelles, les pioches, les balais et les seaux d'eau pour passer la ville au peigne fin. Et comme pour assurer à Tizi un “rasage de près”, les éléments de la Protection civile ont sorti toute leur armada des grandes manœuvres pour nettoyer les trottoirs, les chaussées, les squares et les places publiques au karcher sous le regard admiratif des citoyens. Et comme les camions de collecte d'ordures faisaient le va-et-vient pour ramasser des tonnes d'ordures, la chaÎne de solidarité prit aussitôt de l'ampleur et la fluidité dans le ramassage des ordures et leur acheminement vers la décharge municipale donnaient à cette opération des signes précoces de succès garanti. Jeunes et moins jeunes ont répondu spontanément à cette “touiza” comme au bon vieux temps où la vie de la cité et l'embellissement du cadre de vie étaient des préoccupations constantes chez les citoyens comme chez les autorités locales. “Ouf ! On respire quelque peu et Tizi Ouzou en avait bien besoin !” dira un volontaire rencontré à proximité du jardin public du centre-ville. “Tizi commence à revivre et pourvu que ça dure !” dira un autre citoyen de la cité du 5-Juillet. Et comme un agent communal sillonnait les artères principales de la ville pour annoncer au moyen d'un mégaphone, les nouveaux horaires de ramassage des ordures décidés par les responsables communaux, on s'est dit que “cette fois, c'est peut-être sérieux” car il faut bien reconnaître que la commune n'a pas souvent joué le jeu en matière de régularité et de rigueur dans la gestion des déchets ménagers. Et maintenant que le pari est lancé, pourquoi ne pas relever le défi à Tizi Ouzou, chef-lieu de wilaya mais aussi un peu partout dans les autres villes et les villages où les citoyens ont droit à un meilleur cadre de vie. Que demande le peuple…
