Un des cinq manifestants arrêtés, jeudi dernier, au cours des émeutes déclenchées au sud de la ville de Bordj Menaïel, précisément à proximité de la décharge Vachet, a été mis sous mandat de dépôt, avant-hier en fin de journée, par le procureur de la République près le tribunal de la même localité. Deux autres ont été, quant à eux, placés sous contrôle judiciaire. Les trois mis en cause sont accusés «d'incendie et d'atteinte à l'ordre public». Ils ont été arrêtés au cours des affrontements qui ont eu lieu avec les forces antiémeutes de la Gendarmerie nationale, à cause d'un problème lié à la décharge sauvage de Vachet, fermée par les villageois depuis plus d'un an, en raison des multiples désagréments, notamment les odeurs nauséabondes qui menacent leur santé. Les émeutes ont fait 25 blessés dont 23 gendarmes. Deux autres personnes, âgés de moins de 18 ans, ont été interpellées lors des mêmes incidents, avant d'être relâchées dans la soirée d'avant-hier en raison de l'absence de preuve. Avant-hier, les villageois ont organisé un grand sit-in devant le tribunal de Bordj Ménaïel pour réclamer la levée des poursuites judiciaires contres les manifestants arrêtés. L'année écoulée, ces mêmes villageois avaient protesté devant les institutions publiques pour réclamer la cessation des poursuites judiciaires enclenchées à l'encontre de quatre individus, poursuivis pour avoir proféré des menaces à l'encontre des éboueurs de l'APC. Quelques jours plus tard, des centaines de villageois avaient observé un sit-in devant la cour de justice de Boumerdès pour réclamer l'arrêt de la machine judiciaire enclenchée à l'encontre des quatre mis en cause. L'origine des émeutes était la décision des autorités de wilaya de rouvrir à nouveau la décharge Vachet.