Le président de l'APC de Bir El-Djir, dans la wilaya d'Oran, Bachir Mouekket, suspendu de ses fonctions jeudi dernier sur décision du wali, a dénoncé, hier, dans une conférence de presse «une machination qui est mise en branle» contre lui , depuis qu' «il a attiré l'attention des pouvoirs publics, au mois de février dernier, sur une vague sans précédent de squats de terrains agricoles pour y ériger des bidonvilles dans la localité douar Belgaïd». M. Mouekket pointera du doigt des cercles d'intérêt occultes et a désigné le chef de daïra de Bir-El-Djir comme principale source de ce qu'il a qualifié de cabale montée contre lui. «Je respecte les lois et la décision du wali, motivée par des articles du code communal, mais je tiens à souligner que nous sommes en présence d'un cas de deux poids, deux mesures. Comment expliquer que j'ai été suspendu de mes fonctions sur la base des articles 43 et 44 du code communal, alors que je n'ai même pas fait l'objet de citations à comparaître devant la justice pour des faits de gestion. Le P/APC de Hassi Bounif qui a été placé il y a quelques jours sous contrôle judiciaire n'a pas fait l'objet de suspension. On m'a remplacé par un élu qui a été condamné par la justice à une année de prison ferme pour émission de chèque sans provision. Pourquoi cette interprétation erronée des textes de loi», s'interroge-t-il. Poursuivant son intervention, il ne manquera pas d'affirmer que la campagne médiatique menée contre lui est motivée par des intérêts bassement matériels. «On me reproche le blocage du développement de la commune alors que depuis mon installation, 234 projets ont été réalisés, tandis que d'autres sont en cours de réalisation ou inscrits. Je n'ai rien à me reprocher et je défendrais contre vents et marées mon honneur.» Revenant à la décision de sa suspension, il s'interrogera sur l'empressement du chef de daïra à le remplacer. «La décision m'a été notifiée dans la matinée du jeudi et à 14 heures, le chef de daïra a procédé à l'installation de mon remplaçant, je m'interroge sur les desseins de cette célérité ?» Il expliquera que ce qu'il a qualifié de complot contre lui a été mis en branle depuis la correspondance qu'il avait adressée à la wilaya, le 15 mai dernier, pour informer le DRAG sur la condamnation, définitive d'un élu pour émission de chèque sans provision. «J'ai informé la tutelle sur la notification, par voie d'huissier de justice, de la condamnation d'un élu. Curieusement, cet écrit n'est pas parvenu à la DRAG. Depuis, le plan visant ma destitution s'est mis en place et la décision de ma suspension, jeudi dernier, n'est que sa finalité», dira-t-il. Affirmant qu'il sollicitera l'arbitrage du tribunal administratif, il précisera : «Je n'ai reçu aucune convocation de la justice pour répondre de ma gestion à la tête de l'APC. On évoque une affaire de surfacturation de mats et de porte-mats, commandés à l'occasion de la dernière visite du président de la République. Je tiens à informer l'opinion publique que ce sont des faits qui sont antérieurs à mon installation à la tête de l'APC. C'est une affaire que j'ai héritée du maire sortant et que j'ai apurée sur la base d'une délibération de l'APC», fera-t-il remarquer. Il ne manquera pas, au cours de son intervention, de préciser que le wali d'Oran a été mal informé et qu'il respecte sa décision. «Je sais que le wali a été mal informé. Le code communal sur lequel il s'est appuyé pour motiver ma suspension est très clair. Ses articles 43 et 44 explicitent les cas de retrait de confiance et de suspension. Mon remplaçant traîne une condamnation de justice et le maire de Hassi Bounif est obligé d'émarger chaque mercredi au greffe du tribunal d'Es-Senia, mais cela ne leur a pas valu de suspension». Cette sortie médiatique de M. Mouekket vient confirmer les appréhensions de certains citoyens qui estiment que l'administration communale a besoin d'un véritable lifting, qui ne pourra réussir sans une stricte application des dispositions du code communal, foulées aux pieds, par deux fois ces derniers jours à Oran.