Les centaines de contractuels de l'Education nationale, qui observent leur rassemblement pour le 17e jour devant l'annexe du ministère de l'Education au Ruisseau, ont vécu hier une de leurs journées les plus marquantes. Deux contestataires désespérés de la wilaya de Médéa ont, en effet, tenté de se suicider. Le premier s'est jeté sous les roues d'une voiture, heureusement que le chauffeur a eu le réflexe de freiner à temps, sous les cris des passants et des protestataires, nombreux à s'être déplacés sur les lieux. Le second a tenté de s'immoler par le feu. Il s'est aspergé d'essence avant d'opérer le geste fatal, il a eu la chance également d'être pris à temps par ses collègues et les forces de l'ordre. Le troisième drame s'est produit en début d'après midi, lorsque les contestataires, dont des fenseignantes, ont bloqué la route reliant la commune de Kouba au Ruisseau, en s'allongeant sur le trottoir durant une heure. Les éléments de l'ordre public ont été appelés à intervenir, pour disperser les contractuels, en usant de leurs matraques. La première victime était une femme enceinte de quatre mois. Les coups reçus au dos ont été à l'origine d'une forte hémorragie. Elle a été transportée à l'hôpital dans un état grave. Ses conllègues affirment que la vie du bébé est en danger. Par ailleurs, plusieurs blessés graves ont été également recensés, parmi les cinq personnes qui observent une grève de la faim depuis trois jours. Le Conseil des contractuels de l'Education nationale, affilié au Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap) a décidé de renouer avec le mouvement de protestation, à la rentrée scolaire, pour exiger l'intégration de tous les contractuels, sans condition aucune. Ils observent des sit-in depuis le 27 août dernier devant l'annexe du ministère de l'Education. Depuis plus de cinq jours, ils ont décidé de mettre la pression, en organisant des sit-in ouverts de jour comme de nuit. Boukhata provoque la colère des contestataires M. Boukhata, directeur des ressources humaines au ministère de l'Education nationale, qui a reçu une délégation de contractuels avait promis de régulariser les 2600 dossiers en suspens, avant la fin du mois en cours. Hier, il s'est rétracté, en annonçant à la même délégation que le secteur «n'a plus besoin de vous». Cette annonce a été à l'origine de la déprime des contestataires, qui ont décidé de recourir à cette méthode désespérante, à savoir constituer un bloc humain prêt à même se suicider. Les enseignants contractuels se sont faits remarqués l'année dernière, à travers un sit-in ouvert, observé H24, à quelques mètres de la présidence de la République. Le sit-in qui a débuté le 20 mars s'est étalé sur une vingtaine de jours, malgré toutes les intimidations et mauvais traitements accordés par les forces de l'ordre. Ils n'ont accepté de lâcher prise, qu'après plusieurs négociations avec la tutelle, qui se sont soldées par le décret présidentiel signé en leur faveur. Ce texte définit les conditions de régularisation des enseignants sans distinction aucune entre les différentes catégories de contractuels. Il est question donc de l'intégration de tous les contractuels dans leurs spécialités dans les postes vacants. Le reste devait être également intégré dans des postes administratifs. Le mouvement de protestation se poursuit et les contractuels sont déterminés plus que jamais à faire valoir leurs droits.