Plus d'une centaine d'enseignants contractuels non intégrés de la wilaya d'Alger ont observé, hier, un sit-in devant l'annexe du ministère de l'Education nationale à Hussein Dey. Ils dénoncent la non-régulation de leur situation, malgré les promesses de la tutelle et le décret présidentiel signé pour l'intégration de l'ensemble des contractuels. Ce décret a été signé, pour rappel, suite au sit-in ouvert observé par au moins 200 contractuels de jour comme de nuit pendant plus de 20 jours, à quelques mètres de la présidence. Les protestataires avaient accepté de suspendre leur mouvement après des négociations menées avec la tutelle. Ses pourparlers s'étaient soldés par la décision d'intégrer les 29 000 contractuels. Signé par le Président de la République, ce décret n'a malheureusement pas été appliqué, comme l'affirment les protestataires, qui avancent que plus de 5 000 éducateurs contractuels à l'échelle nationale n'ont pas reçu leur affectation. La plupart d'entre eux cumule une expérience allant de 7 à 15 ans. Plus grave, ils ont été exclus du secteur, sous prétexte qu'ils n'enseignent pas dans leur spécialité. Le collectif des contractuels est monté, encore une fois, au créneau pour exiger l'application du décret présidentiel, qui stipulait que la deuxième catégorie des contractuels devait être intégrée dans des postes administratifs. Les contractuels de plusieurs wilayas, entre autres, Relizane, Djelfa, Médéa, sont en grève depuis plus d'une semaine. Ils ont carrément bloqué les entrées des directions de l'Education nationale. Ils ont réagi suite à l'annonce de la liste des bénéficiaires des postes budgétaires. A Alger, comme l'explique les manifestants, la liste n'a été affichée que tardivement. Une délégation désignée par les protestataires a été finalement reçue par le directeur des ressources humaines, qui a promis la régulation de leur situation, avant la fin du mois en cours. Rencontré sur les lieux, une contractuelle, Mme Abla Hamza a affirmé que des inégalités dans le traitement des dossiers ont été enregistrées, expliquant que certains contractuels enseignants dans leur spécialité n'ont pas été intégrés. Le directeur des ressources humaines au niveau du ministère de la tutelle a indiqué, selon la délégation reçue, que plus de 2 600 dossiers sont en cours d'étude. Rappelant que plus de 26 000 cas ont été régularisés, il a précisé que cette opération demandait plus de temps et de patience de la part des concernés. A cet effet, il a invité les éducateurs à accorder à la tutelle un délai afin de trouver la solution adéquate. Rencontre prochainement entre la fonction publique, le ministère de l'Education et celui des Finances Une rencontre est prévue prochainement entre la direction de la fonction publique, le ministère de l'Education nationale et celui des Finances, afin de débattre de cette affaire. Très optimiste, la porte-parole du mouvement, Meriem Maârouf, contactér au téléphone, a fait savoir que le ministère a respecté ses engagements à 80%. Elle rappelle, dans ce cadre, que les nouveaux diplômés n'ont pas été affectés, comme l'avait promis Boubekeur Benbouzid, ministre du secteur, dans le but de placer tous les contractuels dans leur poste. Elle promet, cependant, de mener un combat sans relâche, jusqu'à ce que tous les contractuels puissent bénéficier d'un poste de travail stable. Elle annonce, à cet effet, un rassemblement national, ce jeudi, devant la présidence de la République, à El Mouradia. Il y a lieu de rappeler que les contractuels ont eu gain de cause après un long combat. Le mouvement de protestation a été entamé le 20 mars dernier par un rassemblement devant la présidence de la République à El Mouradia. Des centaines de personnes exigeant leur intégration s'étaient mobilisés de jour comme de nuit. Plusieurs heurts et affrontements ont eu lieu avec les forces de l'ordre, qui étaient nombreuses sur place afin d'éviter des débordements.