D'une superficie de 46 km2, la magnifique île de Djerba, au sud de la Tunisie, englobe environ 180 000 habitants. Plus de 70% d'entre eux parlent, à ce jour, en berbère. Des siècles durant, les Imazighen de Djerba sont restés très attachés à leur culture, leur langue, leurs us et leur identité. Depuis la chute du régime de Ben Ali, en janvier dernier, les habitants de cette île et les autres berbérophones de Tunisie ont décidé de sortir de l'ombre. Ils commencent à s'organiser en association et à réclamer la reconnaissance officielle de leur langue et de la culture amazighe en Tunisie. Ils ne perdent pas espoir de voir un jour leur vœu exaucé dans la nouvelle Tunisie libre. Une première association culturelle, dénommée Tanest, a vu déjà le jour en février dernier. Elle a été créée à Djerba par les berbères de la région Guellala, principale région berbérophone de Tunisie. «Notre langue est plusieurs fois millénaire, alors il est impératif pour les autorités tunisiennes de reconnaître notre langue et notre culture», nous a déclaré Salah Mimoun, l'un des militants de la cause amazighe de l'île de Djerba. Des chanteurs en tamazight commencent même à émerger, à l'image de jeune chanteur d'animation Lazhar. Les principales régions qui s'expriment en tamazight dans cette île sont, en effet, Guellala, Oussigher, Sedouitche, Rebara, Ajim, Elmay. Pour le reste de la Tunisie, d'autres régions s'expriment toujours dans la langue de Massinissa, telles que Tataouine, Gabès, Gafsa, Beja, Tabarka, etc. L'île de Djerba est connue aussi pour ses hôtels huppés. C'est une île à vocation touristique qui accueille des milliers de touristes qui viennent des quatre coins de la planète à longueur d'année. L'île compte à elle seule plus de 180 hôtels. Les autorités locales accordent aussi un intérêt particulier à l'activité artisanale, comme la poterie, la vannerie, le tissage, la pêche.