La 6e Commission de l'ONU chargée des questions juridiques a examiné lundi le dossier relatif aux mesures visant à éliminer le terrorisme international, soulignant l'urgence de renforcer la lutte contre cette menace par une "réponse mondiale pluridimensionnelle et coordonnée". Au premier jour des travaux de sa session 2011 tenue au siège de l'ONU à New York, cette commission a relevé qu'en dépit des efforts déployés par la communauté internationale, la menace terroriste demeure toujours présente dans le monde. Pour la vice-présidente du Comité spécial sur les mesures visant à éliminer le terrorisme international, Mme Ana Cristina Rodriguez-Pineda, face à ce fléau, qui reste l'un des grands défis à la paix et à la sécurité internationales, s'impose une "réponse mondiale pluridimensionnelle et coordonnée". Cette position a été partagée par un grand nombre de délégations qui ont réaffirmé leur engagement en faveur de la mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies de 2006, instrument "crucial" qui invite, notamment, à plus de coopération entre Etats. L'importance de la coopération et l'échange d'informations entre Etats ont été également défendus par les divers intervenants, mais tout en soulignant l'importance d'éviter de lier le phénomène terroriste à une culture, à une race ou à une religion en particulier. En effet, ont-ils souligné, l'assimilation d'une religion avec le terrorisme ne fait que contribuer à inciter à la haine et à créer des tensions au sein des populations. S'exprimant au nom du Mouvement des pays non alignés lors des débats, M. Mohamed Khazaee (Iran) a condamné le terrorisme sous toutes ses formes, soulignant que cela représente un danger pour l'intégrité territoriale et la stabilité des Etats, ainsi que pour la sécurité nationale, régionale et internationale et tend à déstabiliser des gouvernements légitimes. Le Mouvement des pays non alignés, qui est conscient de la nécessité d'adopter des mesures rapides et efficaces pour éliminer le terrorisme international, exhorte tous les Etats à répondre à leurs obligations en vertu du droit international et du droit international humanitaire, selon lui. M. Khazaee a dénoncé les Etats qui financent, participent à des actes terroristes sur d'autres territoires, et qui fournissent des armes à des mouvements terroristes. Rappelant que le Mouvement des pays non alignés appuie la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies et souhaite que tous les Etats membres mettent cette Stratégie en œuvre, il a aussi condamné fermement les prises d'otages et la demande de rançons qui en découle en invitant tous les Etats à coopérer activement pour examiner et résoudre cette question. Prenant la parole au nom du Groupe des Etats arabes, M. Youcef Sultan Laram (Qatar) a rappelé que les Etats arabes étaient engagés activement dans la lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes. Le représentant a souhaité que la coordination aux niveaux régional et sous-régional soit renforcée tout en rappelant la Convention arabe pour la suppression du terrorisme de 1998. Relevant le rôle central que doit jouer l'ONU pour lutter contre le terrorisme et saluant l'adoption de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, il a, cependant, observé qu'il ne faudrait pas se limiter à réagir au terrorisme mais plutôt travailler en concertation en vue d'éliminer ce fléau, en s'attaquant, en particulier, à ses causes sous-jacentes citant, entre autres, l'amélioration des conditions de vie des pauvres et la lutte contre le chômage des jeunes. Par ailleurs, la représentante des Etats-Unis, Mme Mary B. Derosa, a soutenu que malgré les efforts de la coordonnatrice du Comité spécial, les négociations sur le projet de Convention générale sur le terrorisme international se trouvent encore dans l'impasse, en soutenant, à l'instar d'autres intervenants, la nécessité de parvenir à la conclusion de cette Convention. Saluant l'évolution des politiques et du cadre institutionnel mis en place par l'ONU en matière de lutte contre le terrorisme au cours de ces 10 dernières années, elle a souhaité que ce processus puisse permettre au Secrétaire général de désigner le premier coordonnateur de l'ONU en matière de lutte contre le terrorisme. Mettant l'accent sur les développements juridiques, la représentante des Etats-Unis a reconnu le succès de l'ONU qui a élaboré et adopté 18 instruments juridiques universels établissant un cadre pour la lutte contre le terrorisme. " Nous avons noté une augmentation très importante du nombre d'Etats qui sont devenus parties à ces conventions", s'est-elle félicitée, en citant 136 ratifications de la Convention internationale pour la répression des attentats terroristes à l'explosif et 170 ratifications de la Convention de lutte contre le financement du terrorisme. Elle a soutenu, toutefois, que ces 18 instruments ne pouvaient être efficaces que s'ils étaient ratifiés et mis en œuvre de manière plus large.