L'heure est grave. Depuis le début de l'année scolaire, les actes de violence dans les lycées sont devenus monnaie courante. Après Tiaret, Mostaganem et Oran, la violence dans les lycées a gagné du terrain pour concerner, cette fois-ci, la ville de Boufarik, plus précisément le lycée Ibn Heithem. Jeudi passé, vers 15h00, un élève de classe terminale a poignardé son camarade en pleine classe devant ses camarades et son professeur de mathématiques. Un véritable choc. C'est à partir d'une petite rixe entre les deux élèves que l'un d'eux a sorti son couteau pour porter 7 coups de poignards dans le dos de son camarade. Devant une telle scène, la panique a gagné les élèves du lycée Ibn Heithem qui se sont précipités vers la sortie. L'agresseur a tenté de s'enfuir mais il sera très vite arrêté par les surveillants. Alertés, les services de police se sont déplacés au lycée et ont procédé à l'arrestation de ce jeune lycéen de 18 ans. La victime a été évacuée en urgence vers l'hôpital de Blida dans un état jugé très sérieux. L'acte enregistré dans ce lycée est le troisième du genre depuis le début de l'année scolaire. En effet, les actes de violence se sont multipliés depuis près d'un mois dans les établissements scolaires du pays. Pis, des jeunes lycéens arrivent très facilement à faire entrer des couteaux sans être repérés par les agents de surveillance, mobilisés pour les contrôler. Ce phénomène se développe très vite. Les couteaux sont enfouis sous les vêtements et dans les cartables. Il faut noter que de petites quantités de drogue ont été découvertes ces derniers temps par les éléments de la police dans certains lycées du pays. Cela dit, des élèves n'hésitent pas à infiltrer des quantités de cannabis pour tenter de les vendre à leurs camarades. Plus grave, aujourd'hui, 20% des lycéens (filles et garçons) consomment du cannabis, explique une source sécuritaire spécialisée dans les stupéfiants en milieu scolaire. Ce qui s'est passé au lycée Ibn Heithem n'est qu'un simple exemple et une triste réalité qui commence à peser très lourdement sur la sécurité dans nos écoles. Le cas du lycée Ibn Heithem, certes, est le plus inquiétant depuis le début de l'année scolaire mais cela n'empêche pas de rappeler d'autres incidents graves enregistrés depuis près d'un mois. On parle ici de rixes à l'arme blanche dans certains établissements à Alger, Blida, Tiaret, et la liste est encore longue. Par ailleurs, des professeurs «irresponsables» se sont comportés violemment avec leurs élèves en les frappant au niveau du visage. Il faut tirer la sonnette d'alarme car la drogue se répand de plus en plus dans nos lycées. La situation est inquiétante A Alger, où le taux est le plus élevé après Oran, les services de police ont ouvert déjà plus de dix enquêtes pour trafic et consommation de cannabis dans les lycées. Les trafiquants ne sont autres que les jeunes élèves. Ces derniers ont versé dans les stupéfiants pour gagner de l'argent au détriment de leurs camarades dont certains consomment pour la première fois de leur vie le cannabis depuis près d'un mois. La situation est plus qu'inquiétante, selon des experts qui tentent d'expliquer ce phénomène, à savoir le trafic de drogue dans les lycées. A la tête de ces experts, Abdelmalek Sayeh, directeur général de l'Office national de la lutte contre la drogue et la toxicomanie, avait déjà lancé un appel aux parents et aux services de police, voire à l'ensemble de la société civile, sur les dangers de la drogue qui pèsent dans nos lycées d'autant que la situation ne cesse de s'aggraver. Devant ces appels et face à cette situation dramatique, le département de Benbouzid semble muet. Dans ce contexte, les parents d'élèves sont très inquiets, aujourd'hui, depuis le drame du lycée Ibn Heithem. Un drame qui relance la question sécuritaire dans les lycées.