Le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, qui s'exprimait pourtant sur les évènements du 17 octobre 1961, a saisi cette occasion «historique» pour réitérer «la place du FLN» sur l'échiquier politique, affirmant que ceux qui veulent mettre le FLN au musée ne sont pas encore nés, alors que les redresseurs n'existent pas à ses yeux. Intervenant hier à l'ouverture des travaux de la conférence nationale organisée par les partis de l'Alliance présidentielle et des organisations de la société civile sur le thème «Evènements du 17 octobre 1961, crime d'Etat», Abdelaziz Belkhadem a, tout en s'étalant sur les crimes coloniaux et l'exigence de la repentance, cheval de bataille de sa formation politique qui a initié un projet dans ce sens, décoché des flèches assassines à l'encontre des détracteurs du parti. «Ceux qui veulent mettre le FLN au musée ne sont pas encore nés», a-t-il asséné au cours de son allocution, allusion faite à l'initiative de 22 députés de l'APN, qui veulent inscrire le FLN et l'ALN au chapitre des symboles de la guerre de libération dans la loi sur le moudjahid. Le secrétaire général du FLN n'a pas cité les personnes en question mais évoquera comme à l'accoutumée «la main de l'étranger». Il est désolant selon lui que des algériens qui servent des intérêts étrangers puissent parler du FLN en ces termes», a-t-il ajouté. Interrogé en marge de la rencontre sur la conférence qu'ont tenue les redresseurs jeudi dernier, conférence, rappelons-le, autorisée par les autorités, le premier responsable du FLN dit «ne pas reconnaître ces gens» : «Qui sont-ils ?» s'est-il ironiquement interrogé avant de prier les journalistes «de s'adresser à eux». En répondant de la sorte, Belkhadem dont le parti est «acculé» de partout et est accusé par d'autres formations politiques de «manœuvrer pour faire échouer les réformes», veut à coup sûr minimiser l'ampleur de la crise qui mine le FLN, mais surtout faire l'impasse sur le bras de fer qui l'oppose actuellement au ministre de l'Intérieur qui a, par son autorisation, reconnu officiellement le mouvement de redressement qui se prépare activement pour les prochaines élections de 2012. Pour «contre-attaquer», Belkhadem, comme nous l'a révélé le chargé de la communication du parti Kassa Aissi, présidait hier soir à El Biar une rencontre où il a été question de… «simulation de l'organisation des élections». La bataille est désormais lancée. Sur l'Alliance présidentielle, le SG du FLN dira qu'elle adopte «des positions communes» afin de mettre un terme aux manœuvres visant sa déstabilisation. Pour lui, les trois partis de l'alliance vont travailler de concert pour concrétiser les réformes politiques initiées par le chef de l'Etat et qui changeront «la carte politique nationale», a-t-il prédit. S'agissant du thème de la rencontre proprement dite à laquelle n'ont pas pris part Ouyahia et Soltani, Belkhadem a tenu à rappeler la responsabilité de la France dans le massacre d'Algériens, tout en dénonçant la répression de Maurice Papon and co contre des Algériens qui manifestaient pacifiquement à l'appel de la Fédération de France du FLN le 17 octobre 1961. «La France, avec ses générations, ses moyens financiers, son arsenal militaire, son armada médiatique ainsi que tous ses alliés ne pourra pas modifier son histoire tachée de sang (…) Elle ne peut pas effacer la honte de la colonisation», a-t-il martelé, non sans réitérer l'attachement de son parti à exiger de la France coloniale de présenter ses excuses officielles pour «ses crimes contre l'humanité» perpétrés à l'encontre des Algériens. «Au FLN, nous maintenons notre position et nous demandons à la France officielle de s'excuser», a-t-il dit. Plusieurs intervenants se sont succédé à la tribune, dont le président de l'ONM, Saïd Abadou.