Le secrétaire général du FLN a réglé ses comptes Selon le secrétaire général du parti, le nombre des redresseurs à avoir boycotté les travaux de la session extraordinaire du comité central n'a pas dépassé 15 membres. Le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem passe à l'offensive et taquine les redresseurs et la classe politique nationale. M. Belkhadem a profité de l'ouverture des travaux de la session extraordinaire du comité central du parti pour régler ses comptes. S'adressant aux initiateurs du mouvement du redressement, le SG du FLN a estimé que nul ne peut s'immerger en politique en dehors de la casquette FLN. Il s'agit d'une réponse claire aux redresseurs qui menacent de présenter des candidatures en dehors de celles du FLN, lors des élections législatives prochaines. «Ceux qui veulent se présenter avec des listes libres ou sous la casquette des autres partis, qu'ils sachent que rien ne peut être fait loin du FLN», a-t-il dit, par la même occasion. Dans une déclaration à L'Expression, en marge des travaux de la session, M. Belkhadem a accusé certaines formations politiques de vouloir exploiter la situation actuelle à des fins électoralistes. «Je ne dis pas que les redresseurs sont manipulés par certaines formations politiques, mais il y a des partis qui tentent d'exploiter cette situation pour des fins politiques» à l'approche des échéances électorales, a-t-il indiqué. A ces partis, il lance un message portant un défi: «Je m'adresse à la classe politique nationale pour lui dire que rien ne peut être décidé contre la volonté du FLN», a-t-il fustigé. Un message clair et qui ne souffre d'aucune ambiguïté. Pour lui, le FLN est la première force politique nationale qui détient toutes les commandes. Sans les citer publiquement, l'orateur s'adresse en premier lieux à «ses amis» au sein de l'Alliance présidentielle, à savoir le RND et le MSP. Et de déplorer que certains partis continuent à nourrir et à encourager les conflits à l'intérieur de sa formation politique. «On assiste ces derniers temps à des partis politiques qui osent critiquer le FLN. Ceux-ci ne sont en réalité que des structures sans âme qui n'ont pas atteint encore le stade de partis politiques. On ne peut pas les comparer au FLN, car ils sont toujours en voie de formation et d'apprentissage politiques même s'ils sont agréés». Faisant allusion aux déclarations du leader du MSP, Bouguerra Soltani, qui menaçait de se retirer de L'Alliance présidentielle, M. Belkhadem estime que son parti avait la possibilité de ne s'allier avec aucune formation. «Nous sommes un parti majoritaire. Si on a opté pour une alliance, c'était juste pour accorder plus de soutien au programme du président de la République». Connu au sein du parti pour être un homme «politique pacifique», M. Belkhadem a dérogé à la règle en optant pour des attaques frontales en direction des acteurs de la scène politique nationale. En ce qui concerne les redresseurs, que Belkhadem préfère appeler, «les mécontents», il a témoigné les avoir invités pour régler et discuter les questions du parti au sein des structures du parti et non pas en dehors des kasmas, mouhafadas et du comité central. Il a adressé un message à ce mouvement interne, dont les principaux dirigeants sont absents de la salle, en déclarant que «rien ne pourra être réalisé en dehors des structures du FLN». Les «redresseurs» dénoncent depuis quelque temps la «mauvaise gestion» du FLN ainsi que la présence de certains militants au sein du comité central, ne remplissant pas, selon eux, toutes les conditions pour y être. «J'aurais souhaité que ces gens soient présents aujourd'hui parmi nous pour aborder toutes les questions y compris le retrait de confiance de l'actuel SG du parti (lui-même, Ndlr), mais ils ont préféré boycotter les travaux de cette session», a-t-il regretté. Et d'ajouter que ces «mécontents» se contredisent dans leurs déclarations. Ils ne savent pas ce qu'ils revendiquent. Parfois, ils évoquent le règlement intérieur, parfois ils souhaitent assainir le comité central, or leur souci, en réalité, est d'ordre politique à l'approche des élections législatives». M. Belkhadem est longuement revenu sur son initiative de réconciliation avec les «redresseurs». Il a dévoilé le contenu des discussions qu'il a eues avec Salah Goudjil pour «essayer de comprendre ce qu'ils veulent». Selon la même source, la rencontre avait porté sur plusieurs revendications, loin du programme politique ou orientation idéologique mais, a-t-il expliqué, les idées sont devenues, par la suite, l'expression de simples vecteurs de sous-traitants au profit d' «autres forces qui finiront par apparaître au grand jour». Le SG du FLN a déclaré avoir répondu à M. Goudjil qui exigeait de revoir la composition du comité central, que ses membres avaient été désignés par le Congrès et ne peuvent être remplacés que par ce même congrès. M. Belkhadem a qualifié le discours, lors de sa deuxième rencontre avec M. Goudjil, «de fatigant et ennuyeux». Au début de l'ouverture, le SG du FLN a répondu à Mohamed Seghir Kara qui a déclaré à la presse que les redresseurs étaient au nombre de 120 membres qui boycottent cette session extraordinaire. La preuve par les chiffres: 298 membres sont présents, 25 autres ont donné des procurations aux autres membres, il ne reste que 15 membres absents sans justification. Ce qui laisse entendre que les redresseurs ne sont que 15 membres du comité central et non pas 100 comme il a été annoncé par M. Kara. Pour les travaux de la session, les membres du comité central présents aavaient à élaborer, hier et aujourd'hui, un rapport sur la démarche à suivre pour les préparatifs des prochaines échéances électorales.