L'hypertension artérielle (HTA) est toujours en augmentation en Algérie. Elle toucherait 50% de la population âgée de plus de 50 ans. Se basant sur une étude récente, effectuée par la Société algérienne d'hypertension artérielle (Saha), le professeur Salim Ben Khedda, président de la société , a indiqué que 7 millions de personnes sont touchées actuellement par l'hypertension artérielle en Algérie (35% de la population de plus de 18 ans), relevant les dangers de cette maladie sur les organes nobles comme le cœur, les reins et le cerveau. Interrogé en marge du 9e Congrès annuel Saha, organisé hier au Sheraton, le même spécialiste a indiqué que plusieurs facteurs de risque sont à l'origine de cette hausse alarmante qui touche de plus en plus la jeune génération. Le premier facteur est certainement lié à l'accroissement de l'âge. «Plus on prend de l'âge, plus les risques de faire des AVC augmentent», explique le même intervenant, qui a fait savoir que d'autres facteurs peuvent consister une menace, notamment l'obésité qui touche 14% des adolescents, les nouvelles habitudes alimentaires et la consommation excessive du salé et du sucré, la sédentarisation, l'environnement social, la génétique et le stress. Cette situation inquiétante fait face, malheureusement, à une récurrente pénurie de médicaments. Interrogé sur la question, Kheir-Eddine Mokhbi, président de l'Association d'aide aux hypertendus, a affirmé que «les malades encourent un danger réel à cause de la rupture des stocks des traitements médicamenteux depuis janvier dernier». Et de préciser que les déclarations officielles faisant état d'une bonne couverture médicale est complètement erronée, puisque sur le terrain un grand manque est constaté. Il tire la sonnette d'alarme sur la souffrance des malades et appelle les pouvoirs publics à revoir le système de la sécurité sociale qui ne rembourse pas les médicaments contre l'hypertension artérielle, tarifé à un prix élevé, «sauf si cette pathologie est liée à d'autres maladies chroniques comme le diabète». La mise en place d'une politique préventive est impérative Le Dr A. Abid, cardiologue, a, pour sa part, remis en cause la «prise en charge des personnes hypertendues en Algérie». Il a déclaré, dans ce cadre, qu'un projet d'envergure est lancé depuis plusieurs années pour permettre une qualité de services. Pour ce faire, la société Saha, en collaboration avec plusieurs organisations nationales, a initié des enquêtes nationales sur l'hypertension artérielle pour avoir des données réelles en se basant sur les spécificités régionales de cette pathologie. Ceci dans le but de faire des recommandations et arriver, par la suite à mettre en place une politique globale adaptée. Comme dernière étape du projet, l'élaboration d'une formation au profit des médecins généralistes pour permettre une bonne prise en charge des malades hypertendus. «La plupart des hypertendus se soignent chez les généralistes», a-t-il affirmé, d'où la nécessité d'une telle initiative qui tarde à voir le jour. Cette étape sera la troisième d'un grand projet lancé par la société. Le spécialiste a recommandé la mise en place d'une politique préventive, susceptible de limiter le taux de prévalence.