C'est lors d'un point de presse que le porte-parole du comité des sages du Bois-des-Pins a exhibé des documents accablants, attestant «l'émission d'un faux permis de construire au bénéficie d'une entreprise». Le responsable de cette entreprise, l'EGCHU, a démenti au cours de son audience cette information, affirmant «n'avoir jamais eu connaissance du permis de construire en question, ni du projet». Durant ce point de presse, animé par Abdelghani Mahenni, porte-parole du comité des sages du Bois-des-Pins, des documents prouvant que le terrain est une copropriété des locataires (acte notarié) ont été exhibés pour «prouver le caractère scandaleux de cette affaire qui a éclaté en mai dernier et qui s'est soldée par des affrontements et des victimes côté police et population. Pour l'heure, les membres du comité, qui relèvent des irrégularités et des dysfonctionnements, se disent «déterminés à défendre leur cause avec conviction» et parlent «d'expropriation illégale de la part du wali d'Alger, en connivence avec le P/APC d'Hydra». Malgré la pétition signée par 4000 personnes pour exprimer leur refus vis-à-vis de la construction d'un parking et l'abattage des arbres, le P/APC d'Hydra rejette la responsabilité sur la wilaya. Au demeurant, les habitants avaient «dénoncé l'absence de permis de construire et le lancement des travaux du parking de manière illégale et sans autorisation préalable». Un mensonge que les habitants ont relevé suite à la lecture d'un bilan de la commune sur lequel était porté la réalisation d'un parking et dont le coût avoisinerait les 140 milliards de centimes. Un projet mis en application le 23 juin par l'entreprise Batigec, sans enquête commodo-incommodo, sur un terrain classé pourtant par le wali comme surface «inconstructible et inaliénable» (décret émis par le wali d'Alger). Ce dernier devait annoncer à la presse que «le parking de 12 étages (contradictions relevées sur les multiples documents sur lesquels sont portées des indications différentes sur le nombre d'étages et sur la nature du projet, dont le propriétaire n'apparaît à aucun moment) pour véhicules, sera construit sur un terrain d'Etat, qui n'a jamais été un bien privé et que ce dernier a été versé à la commune en 1987». Précisant que, «selon l'arrêté, il est réservé à la construction». De leur côté, les membres du comité crient au mensonge en indiquant que «le terrain de la cité du Bois-des-Pins, qui recouvre 30 800 m2, est une copropriété privée depuis 1957 et que la nature juridique n'a jamais changée». Ajoutant «être en possession des titre et documents notariés». De contradictions en contradictions En dépit de ces documents, le wali d'Alger a, par le biais d'un décret, «mis le terrain en question à la disposition de l'APC, la soumettant à l'obligation d'entretien et de protection». Sur ce décret, il est clairement indiqué que «l'espace forestier est déclaré propriété de l'Etat et reste un bien inconstructible et inaliénable». Au même wali de déclarer, en 2007, que «le terrain est réservé à la construction”. Contradiction flagrante que le comité des sages n'a pas manqué de relever. Pour revenir au permis de construire fallacieux, grâce auquel les membres du comité vont intenter une action en justice, il est curieux que dans un premier temps, «un contrat de marché a été signé entre Batigec (filiale d'une société belge) et la direction du transport pour la construction d'un parking de 7 niveaux», alors que sur d'autres documents, il est indiqué que «le projet consiste en la construction d'un parking de 11 niveaux». Le pire dans cette affaire est que, bien après le lancement du chantier et les affrontements du mois d'août dernier, une demande de permis de construire (dénigrée par l'entreprise) a été formulée par l'Etablissement de gestion de la circulation et transport urbain (EGCHU) à l'APC d'Hydra pour la construction d'un parking de 11 étages. Un permis de construire que les responsables de cette entreprise «réfutent et se disent n'être concernés ni de près ni de loin». Cette révélation ne manquera pas de donner l'occasion aux magistrats de réexaminer les détails de cette affaire qui n'a pas encore révélé tous ses secrets.