Les autorités espagnoles sont restées très discrètes, hier, sur l´identité des auteurs de l´enlèvement de deux ressortissants espagnols et une Italienne à Tindouf, le même jour à l´aube. En revanche, les médias, chaînes de télévision et de radio, n´ont pas hésité dès le début à attribuer cette prise d´otage à Al Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi). C´est cette extrême prudence pour «la sécurité» des trois personnes que la chef de la diplomatie espagnole, Mme Trinidad Jimenez, a tenu à observer, hier, dans la ville du sud de Malaga, où elle se trouvait en campagne électorale comme candidate du Parti socialiste pour les législatives du 20 novembre prochain. Dans une déclaration recueillie par l´agence de presse Efe, elle a appelé aussi les médias à la discrétion et à la prudence, en assurant que c´est la meilleure méthode pour ne pas mettre la vie de ces trois membres d´une organisation humanitaire d´aide aux réfugiés sahraouis. Dès la confirmation de cet enlèvement, le gouvernement espagnol s´est mis en contacts avec les autorités des pays de la région, dont le Mali, la Mauritanie et l´Algérie. Mme Jimenez qui a confirmé ces «contacts» a tenu à insister devant les journalistes que «le plus important, pour le moment, est d´obtenir la libération le plus tôt possible» des trois otages dont l´un d´entre eux a été blessé par balle par ses ravisseurs au moment de la tentative d´enlèvement. Madrid s´est refusé à donner plus de détails sur cette affaire de prise d´otages qui intervient quelques jours seulement après celle de deux autres coopérantes espagnoles au Kenya par un groupe d'Al Qaïda activant dans le cadre de la lutte contre la faim en Somalie. Le 29 novembre 2009, trois autres ressortissants catalans avaient été pris en otages en Mauritanie puis transférés vers le nord du Mali par un groupe d´Aqmi. L´Espagne a dû payer environ 7 millions d´euros pour obtenir leur libération grâce aux canaux touaregs et au concours du conseiller du président du Burkinabé, un Mauritanien très bon connaisseur du nord du Mali et qui a de solides contacts avec Aqmi. C´est probablement ces canaux que le gouvernement Zapatero a décidé de faire activer.