Tous les gouvernements occidentaux ont élevé au maximum le niveau d'alerte pour prévenir de possibles représailles imminentes de Al Qaïda destinées à «venger la mort de son chef charismatique». Passée l´euphorie suscitée par la mort de Ben Laden, les pays membres de l'alliance atlantique engagés dans la guerre d´Afghanistan s´emploient à présent à mettre en place toutes les mesures de sécurité afin de prévenir d´éventuels attentats contre leurs troupes qui font la guerre aux talibans dans ce pays et à l´étranger où la menace pèse sur la sécurité de leurs représentations diplomatiques et leurs intérêts économiques. Recommandations d´extrêmes précautions Le gouvernement espagnol a ainsi décidé au cours de la réunion d´une cellule de crise présidée par José Luiz Zapatero de «renforcer les mesures de sécurité des ambassades espagnoles au Maghreb, au Sahel, en Afghanistan et au Pakistan». Il a également décidé «d´établir un contact permanent avec les entreprises et les ressortissants espagnols» établis dans ces régions pour les inciter à observer au maximum les consignes de sécurité nécessaires recommandées par le ministère des Affaires étrangères. C´est à cette fin que le département de Mme Trinidad Jimenez a actualisé, le jour même, la liste de ses «recommandations» aux ressortissants espagnols figurant sur son site Web, sur «les conditions de voyage en Algérie au regard des événements et des activités terroristes dans ce pays». Madrid recommande aux citoyens espagnols d´«observer les mesures de prudence extrêmes» dans leurs déplacements hors d´Alger. «L´objectif des groupes terroristes qui activent dans le sud de l´Algérie dans les régions de Djanet et de Tamanrasset est de prendre en otage les ressortissants occidentaux», lit-on sur la page du MAE espagnol actualisée, en ce concerne le Maroc, à la suite des attentats de Marrakech. Toutefois, malgré la menace d´Al Qaïda contre ce pays qui est très fréquenté par les touristes français et espagnols, le département de Trinidad Jimenez recommande seulement aux voyageurs espagnols de «rester vigilants même si la situation sécuritaire demeure stable» chez le voisin du sud. Les zones d´ombre Seulement 24 heures après l´annonce de la mort de Oussama Ben Laden qui continue d´être l´événement de premier plan dans le monde, les médias occidentaux s´interrogent sur le filtrage au compte-gouttes des détails de l´opération menée lundi par une unité spéciale de l´armée américaine contre le refuge du leader de Al Qaeda, en territoire pakistanais. On se pose aujourd´hui la question sur la préparation de cette opération de commando à «haut risque d´échec» qui a permis au président Barack Obama de remonter dans les sondages. Selon ces mêmes avis, cette opération comporte «un certain nombre de zones d'ombre» sur l´origine de la piste pakistanaise obtenue auprès de prisonniers de Guantanamo après des séances de tortures à la baignoire, les conditions dans lesquelles a été éliminé l´«ennemi public nº1» des Etats-Unis, le refus de l´Administration américaine de publier jusqu´à présent les preuves de sa mort et les raisons de l´immersion de son cadavre en haute mer «qui n´est pas un rite musulman, contrairement à ce qu'affirme Washington». Autant de raisons pour les pays occidentaux qui craignent donc que quelque chose est en préparation.