Les chiffres de nombre de suicides enregistrés dans la wilaya de Tizi Ouzou depuis le début de l'année en cours font froid au dos. Pas moins de 41 cas sont déjà enregistrés, c'est-à-dire du premier janvier 2011 au mois de septembre dernier. D'après les statistiques, les désespérés sont en majorité des jeunes. En en effet, sur les 41 victimes de suicide enregistrées, 20 sont âgée entre 20 à 30 ans, 11 entres 30 à 40 ans et 10 plus de 40 ans. La plupart des victimes sont de sexe masculin. Ainsi, sur les 41 cas enregistrés cette année, 33 sont des hommes et 8 sont des femmes. Par contre, le nombre de tentatives de suicide est très élevé chez la gent féminine. Le nombre le plus important est aussi enregistré dans les milieux ruraux. La commune de Tizi Ouzou est en tête de liste, avec 6 cas. Pour ce qui concerne des moyens et de la façon de se donner la mort, la pendaison reste le pus utilisé par les victimes. 39 des victimes ont été trouvées pendues à l'aide d'une corde, à l'intérieur de leurs chambres, dans les lieux de travail ou sur des arbres pas loin du domicile familiale. 2 cas seulement ont passé à l'acte en se jetant dans le vide, l'un sur un grand rocher à Tigzirt et l'autre sur un pont à Tizi Ouzou. Pour rappel, 64 cas de suicides ont été enregistrés en 2010 à Tizi Ouzou et 54 cas en 2009. Toutefois, même si les causes de suicides ne sont pas indiquées par les statistiques présentées par la protection civile de la wilaya de Tizi Ouzou, il n'en demeure pas moins que le chômage et les problèmes familiaux sont les premières raisons de ce phénomène qui ne cesse de prendre des proportions alarmantes depuis plus d'une décennie maintenant en Kabylie. Un phénomène pourtant inconnu naguère dans cette région. D'éminents psychologues et sociologue qui ont étudié ce phénomène de société n'ont pas pu jusqu'à présent apporter des explications exactes au phénomène. « Il est difficile de savoir dans quel état d'esprit était la victime quelques moments avant de passer à son acte. C'est ici que réside le problème », nous a expliqué un médecin du CHU de Tizi Ouzou.