La chambre d'accusation près la cour d'Alger a rendu, avant-hier vers 19h, les résultats de son étude du dossier relatif à l'affaire dite des «800 grammes de cocaïne» dans laquelle 12 personnes, dont 8 stewards d'Air Algérie, sont impliquées. Au vu d'un appel introduit par le procureur de la République, la chambre d'accusation a décidé de placer R. S. sous mandat de dépôt, et son complice sous contrôle judiciaire. L'enquête qui sera ouverte vise, selon des sources judiciaires, à déterminer si les 10 personnes incriminées et incarcérées dans cette affaire font partie d'un réseau de drogue. Le complément d'informations exigé par le procureur de la République à l'origine de l'introduction d'un appel fait suite à l'audition des accusés par le juge d'instruction près le tribunal d'El Harrach. L'enquête complémentaire est exigée car, selon les aveux de K. N, steward à Air Algérie et principal instigateur, aurait avoué que «R.S., chanteur et steward, a déjà introduit des quantités de cocaïne en provenance de Bamako pour son compte et pour le compte d'autres personnes». Au vu de cet aveu, «les magistrats soupçonnent l'existence d'un réseau dont les ramifications s'étendraient jusqu'en Espagne, voire d'autres pays européens». Des experts dans la lutte contre les narcotrafiquants n'ont-ils pas confirmé que l'Afrique constitue un des continents de prédilection pour les réseaux qui mettent à profit la misère et la déchéance qui prévalent dans certains pays de transit ? Pour rappel, les deux officiers de police qui ont été placés sous contrôle judiciaire ont été lavés de tous soupçons, bénéficiant de «circonstances atténuantes». Ils devraient jouir d'un non-lieu du fait que leur innocence a été prouvée. Ce qui conduit à dire que la chambre d'accusation près la cour criminelle d'Alger a rouvert une nouvelle enquête pour identifier «de potentiels nouveaux complices au niveau des aéroports algérien et malien». Une piste que la justice algérienne de même que les services de sécurité ne veulent pas négliger. Ce n'est qu'au terme de la nouvelle instruction que la cour devra enrôler cette affaire criminelle qui, réellement, porte préjudice à l'image de marque de la compagnie aérienne algérienne.