La question du Sahara occidental est une «patère» du gouvernement marocain où il accroche les difficultés et les problèmes des citoyens à chaque fois que la pression populaire se fait sentir au Maroc, a indiqué un communiqué du gouvernement cité par l'agence SPS. Le communiqué intervient en réaction au discours du roi du Maroc dimanche, à l'occasion de l'anniversaire de son invasion militaire au Sahara occidental en 1975. «Encore une fois, comme d'habitude, le gouvernement du Maroc trouve en la question du Sahara une patère sur laquelle il accroche toutes les crises du Maroc, la mettant à profit pour distraire l'opinion marocaine des problèmes et des difficultés réelles des citoyens marocains, à l'horizon des élections prévues le 25 novembre», selon la même source. Déplorant «la fuite en avant» et «l'obstination» de Rabat à contourner les résolutions des Nations unies et le plan de règlement ONU-OUA, ratifié par le Conseil de sécurité et signé par les parties en conflit en 1991, stipulant l'organisation d'un référendum à l'autodétermination du peuple sahraoui, le gouvernement sahraoui réaffirme que la fin de la tragédie des peuples de la région «interviendra lorsque l'Etat marocain mettra fin à la logique de l'occupation et de l'annexion par la force». La tragédie vécue par les réfugiés sahraouis depuis 36 ans «résulte exclusivement de l'invasion militaire marocaine illégale», qui a entraîné leur exode, fuyant les grêles de bombes au napalm et au phosphore. Leur question, comme témoignent les organisations internationales présentes sur le terrain, est «une question politique, dont l'issue est liée à leur droit à l'autodétermination et l'indépendance», rappelle le communiqué. Par conséquent, affirme le gouvernement sahraoui, vouloir inclure le Sahara occidental dans «la régionalisation avancée» préconisée par Mohamed VI est «une incongruité et une mystification». Les Sahraouis n'ont rien à y voir, sachant que ce n'est autre qu'une «nouvelle tentative de contourner le statut juridique du territoire pour autant que c'est une zone internationale en passe d'être décolonisée à travers un référendum sur l'autodétermination». A cet égard, si le roi du Maroc soumet une «proposition unilatérale coloniale» contraire aux principes qui régissent les questions de décolonisation, le Front Polisario, «unique représentant légitime du peuple sahraoui», a défendu et défendra «le droit du peuple sahraoui au choix démocratique et transparent à travers un référendum libre, équitable et impartial d'autodétermination, avec toutes les options, en particulier le droit à l'indépendance et l'établissement de sa pleine souveraineté sur son territoire national», a ajouté le texte.