Le roi Abdallah II de Jordanie a été lundi le premier dirigeant arabe à appeler le président syrien Bachar al-Assad, confronté à une révolte populaire depuis la mi-mars, à "quitter le pouvoir", dans une interview à la BBC. "Si j'étais à sa place, je quitterais le pouvoir (...) Je quitterais le pouvoir et je m'assurerais que mon successeur soit capable de changer le statu quo que nous constatons", a-t-il dit. "Si Bachar (al-Assad) avait à coeur l'intérêt de son pays, il devrait démissionner, mais il devrait aussi créer les conditions nécessaires pour une nouvelle phase de la vie politique syrienne", a ajouté le roi de Jordanie, pays voisin de la Syrie. Samedi, la Ligue arabe a suspendu la participation de la Syrie à ses réunions et l'a menacée de sanctions, un camouflet sévère pour Damas, en raison du refus du régime d'appliquer comme promis le plan arabe de sortie de crise. Cette mesure, qui doit prendre effet mercredi, a été votée par 18 des 22 pays membres de la Ligue. Le plan arabe prévoit l'arrêt des violences, la libération des détenus, le retrait des forces armées des villes et la libre circulation de la presse dans le pays. Depuis le début mi-mars de la contestation contre le président Bachar al-Assad, les violences ont fait, selon l'ONU, plus de 3.500 morts.