Louiza Hanoune, secrétaire générale du parti des travailleurs (PT), qui estime que les réformes politico-économiques et sociales en Algérie ont été avortées, a déclaré que le premier magistrat du pays fera une deuxième révision de ces réformes. Intervenant hier lors d'une réunion avec les adhérents de son parti à Belfort (El Harrach), la SG du parti a précisé que lors d'une rencontre qui a lieu le 1er Novembre dernier, le président de la République lui a annoncé le lancement prochain d'une deuxième révision des réformes. Ce processus est plus que nécessaire, selon Mme Hanoune, qui a affiché son regret quant à l'application des réformes engagées par l'Etat. Son parti, dit-elle, attend des mesures concrètes et rapides de la part du premier magistrat, afin de remettre le train sur les rails. Elle insiste, dans ce cadre, sur la relance de l'industrie nationale et affirme que l'enquête réalisée par la commission chargée de faire des travaux de recherche sur les émeutes de janvier dernier (crise de l'huile et du sucre) a révélé que le processus de privatisation en Algérie est un vrai échec. Elle accuse ainsi ouvertement les investisseurs privés qui ont accaparé le marché des produits de consommation de première nécessité, comme le sucre, le lait et l'huile, d'être impliqués directement dans cette crise, qui a enregistré des dégâts matériels considérables. Ils sont, selon elle, un danger pour l'économie nationale. Elle appelle à cet effet l'Etat à mettre fin au processus de privatisation et la mise à mort des entreprises publiques en cours. L'Algérie, riche de par ses réserves pétrolières, est confrontée à des pressions de la part des étrangers qui la considèrent comme une bouffée d'oxygène. Rappelant que l'Algérie a réservé le budget de 286 milliards de dollars pour le cinquième programme quinquennal, elle ajoute que les pays impérialistes, en pleine crise économique, veulent s'ingérer dans la gestion de notre pays. Evoquant la révolution des pays arabes, Mme Hanoune estime que cette révolution n'a pas touché l'Algérie, car sa population a déjà vécu l'expérience qui lui a ouvert les yeux sur le danger d'un tel soulèvement. Elle est convaincue que les révolutions dans les pays arabes sont dictées par une main étrangère qui cherche à désunir ces pays. Elle citera l'exemple de la Libye qui fait face à de graves dérives dans le pays, et la Tunisie, qui n'a pas réussi à instaurer un gouvernement démocratique, malgré le sacrifice du peuple tunisien. En ce qui concerne la Syrie, le SG du PT pense que la ligue arabe a signé son arrêt de mort avec la décision prise lors de ses deux dernières réunions. Très méfiante de la médiation de la Turquie «de manière inquiétante» dans les affaires des pays arabes, elle réitère son soutien de son parti à la Syrie et refuse toute intervention étrangère. Et pour finir, Mme Hanoune affiche son inquiétude par rapport à ce qui se passe sur le territoire libyen et qui peut constituer un vrai danger pour nous, particulièrement concernant la circulation des armes aux frontières.