La Russie a jugé hier les nouvelles sanctions américaines infligées à l'Iran «inacceptables et contraires au droit international». Dans un communiqué au ton très vif, le ministère des Affaires étrangères réitère son hostilité aux mesures de rétorsion qui ne sont pas approuvées par le Conseil de sécurité de l'Onu, où Moscou dispose d'un droit de veto. «Nous soulignons une fois de plus que la Fédération de Russie juge ces mesures extraterritoriales inacceptables et contraires au droit international», écrit Alexandre Loukachevitch, porte-parole du ministère. Bien qu'elle soit en accord avec la résolution adoptée la semaine dernière par le Conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), qui exprimait une «inquiétude grandissante» au sujet du programme nucléaire iranien, la Russie se démarque nettement des pays occidentaux en ce qui concerne les moyens à mettre en œuvre pour obtenir la coopération de la République islamique. «De telles pratiques (...) compliquent les efforts déployés en faveur d'un dialogue constructif avec Téhéran», poursuit le porte-parole. Les Etats-Unis, qui soupçonnent l'Iran de chercher à se doter clandestinement de l'arme atomique, l'ont classé lundi zone de «préoccupation prioritaire» en ce qui concerne le blanchiment d'argent pour dissuader les banques étrangères de traiter avec Téhéran. Washington a en outre ajouté à sa liste noire 11 entités soupçonnées de contribuer au programme nucléaire iranien et a étendu ses sanctions aux secteur pétrolier. Téhéran évoque une «propagande» Les nouvelles sanctions imposées par certains pays occidentaux contre l'Iran relèvent plus de la propagande que de la pression économique, a déclaré hier le porte-parole de la diplomatie iranienne Ramin Mehmanparast lors d'un point de presse à Téhéran. «L'action de certains pays occidentaux, en particulier les Etats-Unis et de la Grande-Bretagne contre notre peuple est sans effet (...). Tout le monde sait que notre commerce avec la Grande-Bretagne et les Etats-Unis est à son plus bas niveau. Ces dernières années, nous avons décidé de réduire nos échanges avec ces deux pays et de les renforcer avec d'autres Etats», a indiqué le diplomate iranien. Hier, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France et le Canada ont annoncé de nouvelles sanctions contre l'Iran, visant principalement les secteurs bancaire et pétrolier du pays. L'Iran ne craint pas d'éventuelles sanctions européennes sur l'achat de son pétrole car les exportations vers l'Europe sont minimes et Téhéran dispose d'autres clients, selon le vice-ministre du Pétrole Ahmad Qalebani, cité mardi l'agence d'information du ministère du Pétrole.