A quelques heures du scrutin pour sélectionner le mode de gestion des œuvres sociales du secteur de l'éducation nationale, le Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE) crie à l'arnaque. Il affirme que le ministère du secteur a d'ores et déjà favorisé la première option, c'est-à-dire la gestion centralisée. Lors d'une conférence de presse animée hier au siège du syndicat, le secrétaire général du SNTE, Abdelkrim Boudjenah, a accusé le ministère de «comploter» avec les deux syndicats autonomes, l'Unpef et le Cnapest, pour faire pencher la balance en faveur de la première formule. Comme arguments, il avance que le fait d'organiser le référendum et les élections à la même date est une méthode discriminatoire, incitant les travailleurs du secteur à pencher pour le premier mode de gestion. Pis, il a affirmé que ces deux syndicats ont induit les gens en erreur en leur expliquant que les candidats qui se sont présentés pour gérer des commissions de wilaya se sont portés candidats pour la direction de l'autorité de garantie. Selon lui, ce scrutin ne va pas échapper à la fraude et à la manipulation des voix et le contrôle ne va pas être facile. Le SNTE a insisté sur l'organisation en premier du référendum, avant de passer aux élections des membres des commissions. «Il fallait d'abord se fixer sur le mode de gestion sélectionné par l'ensemble des travailleurs du secteur. Si le deuxième remporte plus de voix, les élections seront donc éliminées», explique M. Boudjenah. Le SNTE favorable à la gestion locale Il a rappelé que son syndicat a toujours contesté la gestion centralisée qui permet une certaine opacité et le détournement de la manne financière réservée aux œuvres sociales. «Si la première option est retenue, cela veut dire que nous nous retrouverons à la case départ ; alors pourquoi avoir demandé la révision de la réglementation de la gestion de ce dossier ?» s'interroge le conférencier qui affirme que la gestion idéale serait la deuxième formule, c'est-à-dire la gestion locale. «Chaque établissement serait responsable de son budget financier de manière transparente et les droits des travailleurs seront assurés de manière régulière et rapide», a-t-il expliqué, avant d'ajouter : «Cette formule bloque toute transaction douteuse, car la loi ne le permet pas, tandis que la gestion centralisée échappe au contrôle rigoureux». S'appuyant sur les «détournements» enregistrés durant les 17 dernières années, où l'UGTA avait monopolisé la gestion de ce dossier, il prévoit que la gestion sera catastrophique. A cet effet, il a fait savoir qu'aucun adhérent à son organisation syndicale ne s'est porté candidat aux élections. Le SNTE rejette complètement le retour à l'ancien système, où des dépassements et des détournements ont été largement constatés.