Le président Dmitri Medvedev a déclaré, hier, que le système politique russe n'était pas l'affaire des Occidentaux, après que des observateurs de l'OSCE eurent critiqué la trop grande proximité entre l'Etat russe et le parti de Vladimir Poutine, vainqueur des législatives de dimanche. Ce qui concerne les partis politiques relève de la compétence des autorités russes et non pas de la compétence des organisations internationales, a déclaré M. Medvedev, cité par l'agence Ria Novosti. Qu'elles surveillent les élections, les violations, c'est une chose, mais l'état du système politique, ce n'est pas leur affaire, a-t-il ajouté. L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) avait estimé, lundi, que la concurrence politique durant la campagne électorale en Russie avait été limitée et pas équitable et souligné le manque d'indépendance des autorités électorales, des médias, et la trop grande proximité de l'Etat et du parti de M. Poutine, Russie unie. De son côté, le président de la commission des affaires internationales de la Douma, Konstantin Kossatchev, a mis en garde Washington contre un soutien direct à certaines forces politiques russes. Lors de la réunion des chefs de diplomatie de l'OSCE, tenue le 6 décembre à Vilnius, Mme Clinton a déclaré que ces élections n'étaient «ni libres ni justes». «Inutile de dire que cette déclaration ne contribue pas à améliorer l'ambiance dans nos relations», a affirmé M. Kossatchev. «Si la partie américaine tente de soutenir directement ceux que Mme Clinton qualifie de «démocrates», notre réaction sera forte et conséquente», a-t-il affirmé, ajoutant que les élections législatives constituaient une affaire intérieure de la Russie. «Seuls les avis des observateurs invités conformément aux engagements internationaux de Moscou sont légitimes pour notre pays», a souligné le député. Après avoir rappelé que les missions d'observation avaient déjà publié leurs conclusions préliminaires, il a indiqué que la déclaration de la secrétaire d'Etat américaine avait visiblement pour but d'inviter les observateurs à «émettre définitivement un avis défavorable». Les missions d'observation européennes ont, en effet, constaté lundi des cas de fraude, dont l'introduction de bulletins fictifs dans les urnes de certains bureaux de vote et des comportements visant à entraver l'activité des observateurs.