Résultats n Le parti de Poutine a remporté les élections législatives avec un taux de 64,1% des suffrages exprimés. Une victoire qualifiée de «douteuse» en Europe. Le parti Russie unie de Vladimir Poutine a remporté, hier, les élections législatives avec 64,1% des suffrages, a annoncé ce matin la Commission électorale centrale après le dépouillement de près de 98% des bulletins. Selon la même source, le parti communiste arrive en deuxième position avec 11,6%, suivi des ultranationalistes proches du Kremlin (Ldpr) avec 8,2% et de Russie juste, autre parti proche du pouvoir, avec 7,8%. Les deux partis de l'opposition réformatrice et libérale, Iabloko de Grigori Iavlinski et SPS (Union des forces de droite), ont décroché respectivement 1,6% et 1%, ajoute-t-on. Les premières réactions sont venues d'un observateur de l'OSCE qui a critiqué l'influence du Kremlin. «Le pouvoir exécutif a organisé ces élections de telle manière qu'il a quasiment élu ce Parlement», a déclaré le vice-président de l'Assemblée parlementaire de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). «Il est problématique que les forces étatiques soient mêlées à des partis. Il est problématique que le président soit tête de liste d'un parti et n'entre finalement pas au Parlement, de même que des gouverneurs» qui figurent sur la liste du parti Russie unie et n'entreront pas non plus au Parlement, a t-il souligné. Interrogé sur le taux de participation proche de 100% en Tchétchénie dans le Caucase russe et le résultat équivalent de Russie unie, ce responsable a estimé que cela posait un «important problème». «A chaque fois que j'entends de tels chiffres, 99% de participation, cela me pose un important problème car je sais que dans une situation normale il est impossible que tout le monde vote», a-t-il déclaré. Selon lui, «il n'est pas possible que tous votent à 100%» pour la même formation. En Europe, l'accent est mis ce matin sur une victoire «douteuse» de Vladimir Poutine. «Rarement une élection parlementaire aura été autant l'objet d'une manipulation, avec un tel cynisme, via l'utilisation de tous les moyens administratifs possibles et sans pitié, dans l'intérêt de la classe au pouvoir et de son parti», écrit Die Welt (Allemagne). «Ce qui est intéressant, c'est de voir maintenant ce qu'il va advenir après cette farce électorale», écrit pour sa part Frankfurter Rundschau (gauche allemande). «Nul hormis Poutine lui-même ne sait pourquoi il n'a pas tout simplement ces dernières années fait modifier la Constitution pour lui permettre un troisième mandat de président», ajoute-t-on. La presse française a évoqué un «plébiscite» du président Vladimir Poutine. De son côté, le ministère tchèque des Affaires étrangères affirme qu'une «ombre de doute» planera au-dessus de la nouvelle Douma (chambre basse) russe, après la victoire de Russie Unie. Au final, la phase passionnante de la partie d'échecs qui se joue autour du pouvoir russe ne fait que commencer.