Après trois mois de grève à l'unité de production de lait et dérivés de Draâ Ben Khedda, de Tizi Ouzou, l'Assemblée populaire de wilaya, dirigée par le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), vient de lancer un appel «urgent et fraternel» aux grévistes en vue de trouver une solution au conflit. C'est en quelque sorte la médiation que veut jouer l'APW entre le patron de la laiterie et les travailleurs qui réclament son départ et la reprise par l'Etat de l'unité. «Nous lançons un appel urgent et solonnel aux frères travailleurs de la laiterie de DBK afin de répondre positivement à l'invitation fraternelle que nous leur adressons en vue d'amorcer une concertation pour une issue honorable à ce conflit», écrit l'APW dans son appel, dont une copie est parvenue hier à notre rédaction. Et d'enchaîner : «Nous invitons les représentants des travailleurs à la réunion qui se tiendra le dimanche 11/12/2011 à 10 h au siège de l'APW.» L'initiative de l'APW de Tizi Ouzou est venue, expliquent les rédacteurs de l'appel, suite à une réunion d'un «comité de sages» hier, au niveau de la wilaya. Selon le même document, ce comité est composé d'associations socioprofessionnelles, de représentants de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), de la Chambre de commerce et d'industrie, de l'Association des consommateurs et transports, de l'inspection du Travail ainsi que des représentants de la wilaya. Tous ces intervenants se disent, après trois mois passés, «soucieux et inquiets de la situation dramatique» qui perdure au sein de l'entreprise, dont l'avenir est, mentionnent-ils, «hypothéqué». «Nous irons pour expliquer, pas pour négocier !» Joint par nos soins, hier, un représentant du collectif des travailleurs de la laiterie de DBK nous a indiqué que l'appel de l'APW de Tizi Ouzou a été sujet de débat entre les employés durant l'après-midi, avant qu'une décision ne soit prise. A cet effet, les travailleurs comptent bien aller à la réunion de dimanche prochain dans le but, dit notre source «d'expliquer les motifs de notre débrayage, non pas pour négocier une reprise». Selon lui, c'est une occasion pour exclure définitivement toutes les interprétations de l'administration et de certains intervenants dans le domaine, qui ont, jusque-là, du mal à comprendre ce qui s'est réellement passé à la laiterie. Les travailleurs, qui campent toujours sur leur position et revendiquent la reprise par l'Etat de l'unité, expliquent qu'ils n'ont pas entamé la grève pour une quelconque revalorisation salariale, échelons ou intérêts, mais parce qu'il y a des «irrégularités dans la gestion de l'entreprise». Ce qu'ils ne peuvent pas cautionner, disent-ils. La réunion de dimanche prochain peut être ainsi l'occasion pour que les deux parties opposées se rencontrent face à face.