Un haut responsable du ministère algérien de la Justice a contesté jeudi le dernier rapport de Transparency international qui a placé l'Algérie à la 112e position sur 183 pays classés du moins au plus corrompu. "Si (l'Algérie) a été épinglée par Transparency International, ce n'est pas à cause du manque de performances de l'institution judiciaire ou des services en charge de la lutte contre la corruption. Il s'agit beaucoup plus d'une suspicion de corruption. Le phénomène n'est pas quantifié en Algérie", a déclaré Mokhtar Lakhdari, directeur des affaires pénales au ministère de la Justice à la radio publique francophone. "Ce rapport n'est pas désintéressé. Transparency International fait appel à des hommes d'affaires, à des agences de risque économique. Donc, il y a cet arrière-plan économique qui cache aussi des enjeux économiques et stratégiques", a-t-il précisé. En 2010, les tribunaux algériens ont rendu près de 500 jugements sur des affaires de corruption liées à des détournements de fonds, a ajouté M. Lakhdari. "Mais ce sont les infractions liées au code des marchés publics et au commerce international qui causent le plus de dégâts", a-t-il précisé. L'Algérie a signé la convention des Nations unies sur la corruption et introduit dans sa législation en 2000 l'enrichissement illicite. Les peines encourues peuvent aller jusqu'à 40 ans de prison, la saisie de tous les biens y compris des descendants directs ou indirects. Dans certains cas, les personnes condamnées peuvent être privées de leurs droits civiques. L'Algérie a mis en place des mécanismes pour parfaire sa traque de la corruption notamment par la formation à l'étranger de magistrats spécialisés, selon le ministre de la Justice Tayeb Belaïz.