La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Mme Louisa Hanoune, a indiqué samedi à Alger que l'ingérence humanitaire est un "prélude" au droit des grandes puissances d'intervenir militairement pour organiser le "pillage systématique" des richesses naturelles et des ressources des peuples. Intervenant à l'ouverture des travaux de la conférence internationale "d'urgence" sur les guerres d'occupation, Mme Hanoune a affirmé que l'ingérence humanitaire, sous divers prétextes est "le prélude au droit pour les grandes puissances de s'immiscer dans les affaires internes des pays, d'intervenir militairement directement, sous couvert de l'OTAN (...), avec pour objectif d'organiser le pillage systématique des richesses naturelles et ressources des peuples et de garantir de nouveaux marchés aux multinationales". Intitulée "Contre les guerres d'occupation, contre l'ingérence dans les affaires internes des pays, en défense de l'intégrité et la souveraineté des nations", cette conférence a été aussi une occasion pour la secrétaire générale du PT d'insister sur la démarche adoptée par les grandes puissances qui oeuvrent, a-t-elle relevé, à imposer "davantage de militarisation" sur tous les continents par l'installation de bases militaires étrangères et la multiplication des zones de conflits. "C'est par l'intervention de l'OTAN qu'a été réalisé le dépeçage de l'ex-Yougoslavie", a-t-elle affirmé, ajoutant que "les blocus économiques, les zones d'exclusion aériennes, le gel des avoirs à l'étranger et autres sanctions qui affament les peuples, détruisent les potentiels économiques, sèment la désolation, sont les préliminaires de la guerre d'occupation". Rappelant la guerre d'Irak et l'embargo qui lui a été imposé à ce pays pendant 13 ans et la partition du Soudan en 2010, Mme Hanoune a estimé que "désormais, l'ingérence extérieure est un trait dominant dans la situation mondiale et n'exclut aucun domaine et aucun continent, se substituant aux souverainetés populaires et violant les souverainetés nationales". L'ingérence, a-t-elle encore affirmé, est "l'intervention directe" des grandes puissances pour "manipuler et orienter" les soulèvements populaires afin qu'ils ne remettent pas en cause, selon sa déduction, l'ordre établi, à savoir les "intérêts impérialistes". "Et en contrariant le cours des processus politiques naturels d'émancipation des peuples, les grandes puissances créent des situations d'impasse et de pourrissement qui provoquent des dérives meurtrières ouvrant la voie aux interventions militaires étrangères", a-t-elle poursuivi. Selon la secrétaire générale du PT, l'ingérence dans les affaires internes des pays réside, en outre, dans l'attitude de la première puissance mondiale, les USA, qui, en "niant" les souverainetés populaires et l'histoire de chaque pays, "décrète que les peuples du Maghreb et du Moyen-Orient doivent s'inspirer du modèle islamique turc". Pour Mme Hanoune, le message des grandes puissances qui "prétendent diriger le monde" est qu'"aucune nation n'est à l'abri", s'interrogeant s'il n'existait pas un processus d"'afghanisation"" de plusieurs pays du Maghreb et du Moyen-Orient.