La grève de la faim, entamée mardi dernier par les travailleurs de Sonatrach à Hassi R'mel, a été massivement suivie. Le taux de participation a été plus de 95%, selon les estimations de Ali Arhab, syndicaliste. «A l'exception de trois malades chroniques, tous les autres travailleurs ont adhéré à ce mouvement de débrayage», a-t-il précisé, en expliquant que les trois malades ont tenté d'observer la grève mais ont été vite évacués après la complication de leur état de santé. «Les travailleurs des autres unités de Sonatrach nous ont suivi dans cette action. Il s'agit de d'Oued N'mour (dans la willaya de Ghardaïa), Roudemousse, Stah, TFT et celle de Touggourt», a-t-il ajouté. «Nous étions même rejoins par les travailleurs du service de transport de Sonatrach du champs de Hassi R'mel», a-t-il indiqué. Mais les choses risquent de se corser si cette grève de la faim perdure, a-t-il fait remarquer, en avertissant que cette grève ne sera pas sans conséquences sur la production. A noter que le champs de Hassi R'mel, dans la wilaya de Laghouat, est l'un des plus grands gisements de gaz au monde où 100 milliards de m3 de gaz alimentent aussi bien les unités pétrochimiques du nord que les marchés extérieurs. «Les responsables attendent l'issue de ce mouvement», a répondu M. Arhab à la question sur la réaction de la direction de l'entreprise. Toutefois, il juge que cette dernière «n'a pas respecté ni honoré toutes leurs revendications.» «D'ailleurs cela a été la gouttes qui a fait déborder le vase», dira le syndicaliste. Il en est de même pour le syndicat national qui campe sur sa position, souligne t-il. «Comme à l'accoutumée, le syndicat n'a manifesté aucune réaction.» M.Arhab n'a pas caché son inquiétude dans ce cadre quant à l'évolution de la situation. «J'ai peur d'en arriver à des situations ingérables.» Il convient de souligner que les revendications des grévistes ont trait à une augmentation de 50% des salaires, l'alignement de tous les travailleurs au même taux d'augmentation opéré en 2007, l'octroi des primes de risque (Hassi R'mel figure parmi les zones à risques), outre les indemnités de condition de vie. Des demandes qui restent toujours en suspens, selon un gréviste. Il est à souligner que des augmentations des indemnités à 80% au lieu de 53% avaient été effectuées par le conseil d'administration pour la période allant du 1er juillet 2008 au 31 décembre 2009. Ce qui était considéré comme acquis, selon M. Arhab.