L'état de santé des grévistes de la faim à Hassi R'mel se dégrade dangereusement. Mercredi à 15 H 00, cinq travailleurs ont été transférés en urgence au centre médico-social de la compagnie Sonatrach et ont été mis sous perfusion. Âgés d'une quarantaine d'années, ces travailleurs s'occupent de diverses tâches aux directions tenchnique, maintenance, intendance et approvisionnement au niveau de la direction régionale de Sonatrach à Hassi R'mel. Pour manifester leur détermination, près de 2500 pétroliers ont décidé de passer la nuit du mercredi à jeudi devant le complexe administratif de Sonatrach à Hassi R'mel, a appris elwatan.com. Pour rappel, les pétroliers des régions du sud entament le deuxième jour de leur grève de la faim enclenchée mardi. Au moins trois travailleurs, souffrant de maux d'estomac, ont été transférés à l'infirmerie à Hassi R'mel et Rhourde Nouss. Mercredi, les collectifs des travailleurs des régions du Sud ont décidé de rejeter le nouvel accord salarial proposé mardi par la direction régionale de Sonatrach. Selon les représentants des travailleurs de Hassi R'mel, contactés mercredi par elwatan.com, les propositions de cet accord ont encore "aggravé leur colère". Dans un télégramme parvenu mardi soir aux travailleurs des unités et centres de productions de Hassi R'mel, El Hamra, Rhourde Nouss et Tin Fouyé Tabenkort, la direction générale de Sonatrach a promis la conclusion d'un nouveau accord salarial lequel sera soumis dans les prochains jours à l'approbation du Conseil d'Administration de Sonatrach. Selon ce nouvel accord salarial, les indemnités de travail posté, de nuisance, de zone et de condition de vie seront augmentées. Cependant, aucun taux précis n'est avancé pour expliciter cette augmentation. Ce qui n'a pas manqué de susciter la colère des travailleurs protestataires qui ont dénoncé "une nouvelle manoeuvre de la direction générale" pour disloquer le mouvement de contestation des pétroliers du sud. "Nous rejetons catégoriquement cet accord salarial car il ne répond pas à notre principale revendication à savoir l'alignement de nos primes sur le nouveau SNMG. Dans l'accord proposé par la direction générale, on n'explique même pas selon quel taux, cette nouvelle augmentation sera calculée. Nous n'allons pas arrêter donc notre mouvement de protestation sur la base de mesures floues", confie à elwatan.com Ali Arhab, porte-parole du collectif des travailleurs de Hassi R'mel. Selon notre interlocuteur, ce nouvel accord ne fait aucunement mention du rappel rétroactif depuis juillet 2008. "Ce rappel est aussi l'une de nos revendications principales, mais dans le nouveau accord salarial de la direction générale, il a été complètement occulté", dénonce Ali Arhab selon lequel le mouvement de protestation des travailleurs va encore se radicaliser après "la déception suscitée par ces nouvelles mesures annoncées par la direction générale", explique-t-il. "Mise à part, poursuit notre interlocuteur, l'indemnité compensatoire qui sera étendue à l'ensemble des travailleurs qui font valoir leurs droits de retraite anticipée, la direction générale n'a pratiquement donné aucune suite aux points soulevés dans notre plateforme de revendications". Au centre industriel de Rhourde Nouss, le collectif des travailleurs menacent carrèment de poursuivre Sonatrach en justice. Et pour cause, "nous n'avons jamais demandé une hausse de salaires. Nous avons uniquement réclamé l'alignement de nos primes sur le nouveau SNMG fixé par la législation Algérienne. Ne sommes-nous pas des Algériens comme les autres ?", s'interrogent des délégués de travailleurs de Rhourde Nouss contactés mercredi par elwatan.com. Ces délégués, comme ceux de Hassi R'mel, d'El Hamra et de Tin Fouyé Tabenkort (TFT), ont confirmé à elwatan.com que le mouvement de protestation et la grève de la faim va se poursuivre. Des sit-in devant les directions régionales de Sonatrach sont prévus mercredi dans plusieurs régions au sud et à Hassi R'mel, les pétroliers menacent de passer la nuit dans la rue devant le complexe administratif de la direction régionale de Sonatrach pour exprimer leur rejet catégorique de ce nouvel accord salarial.