«Nous disons à nos amis turcs de cesser de faire de la colonisation de l'Algérie un fonds de commerce», a déclaré M. Ahmed Ouyahia à une réponse sur les déclarations du Premier ministre turc qui a accusé la France de commettre un génocide en Algérie. «Chacun est libre de faire de la politique et de défendre ses intérêts, mais personne n'a le droit d'utiliser le sang des Algériens comme fonds de commerce, que ce soit à présent ou par le passé», a-t-il ajouté. M. Ouyahia est allé plus loin dans sa réponse en rappelant que «du 1er Novembre 1954 au 5 Juillet 1962, la Turquie ne s'est jamais prononcée en faveur de la cause algérienne. Pis encore, elle a voté contre l'Algérie dans toutes les sessions du conseil de sécurité et a contribué à l'achat des armes par le Natou pour battre les Algériens». A propos de la loi criminalisant le colonialisme, le RND estime que «c'est une initiative politique et une carte politique et qu'il aurait été préférable de le faire dans les années 1960, 1970, ou 1980». Pour le RND, la meilleure manière de défendre la guerre d'Algérie et d'amener les autres à demander des excuses est de construire un pays fort, «car les pleurnicheries sur le passé ne vont pas construire le présent et encore moins l'avenir de l'Algérie». «L'Algérie a des relations avec les Etats et non avec les régimes» A propos de la politique étrangère de l'Algérie vis-à-vis des pays voisins, le SG du RND souligne que la doctrine de l'Algérie est connue et est basée sur le principe d'avoir des relations avec les Etats et non pas avec les régimes. Il rappelle que l'Algérie refuse l'ingérence étrangère dans les affaires des pays et qu'elle n'accepte pas de s'ingérer dans les affaires des autres. A ce propos, il souligne qu'El Guennouchi n'a pas été invité par l'Algérie après la chute du régime de Benali mais que «c'est lui qui a demandé à venir». A l'issue de cette visite, l'Algérie a octroyé un crédit de 100 millions de dollars à la Tunisie, dont une partie sans intérêt et une autre à long terme et à un taux d'intérêt plus que symbolique. «Ils mettent qui ils veulent au pouvoir. Nous continuons de travailler avec eux dans le respect mutuel, la fraternité et les intérêts partagés», dira M. Ouyahia. Selon lui, «aucune contradiction n'est enregistrée dans les positions de l'Algérie vis-à-vis de la Tunisie ou de la Libye». Il a souligné dans ce sens : «que ce soit une république, un royaume ou autre, la Libye reste notre voisin et le peuple libyen reste notre voisin et frère». M. Ouyahia n'a pas manqué de rappeler la position pas très délicate de certains membres du CNT qui «ont fait preuve d'un manque de finesse énorme envers l'Algérie». «Le CNT n'a pas donné une semaine de paix à l'Algérie. Dès la première semaine, il a commencé à évoquer les armes, les avions et les mercenaires algériens», dit-il. A propos du Maroc, il a affirmé que «la frontière s'ouvrira un jour et la bonne volonté s'accompagne d'un peu de doigté». Les visites bilatérales entamées entre les deux parties ont été suspendues momentanément en raison des rendez- vous électoraux au Maroc, mais reprendront bientôt, selon lui.