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Boualem Amoura : «Nous avons les preuves de nos accusations» Le Satef réclame une commission d'enquête sur la gestion du directeur de l'éducation de Tizi Ouzou
Boualem Amoura, secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), est poursuivi en justice par la direction de l'éducation de Tizi Ouzou pour «diffamation». Le procès qui devait avoir lieu avant-hier a été reporté au 15 janvier prochain. Rien ne va plus entre ce syndicat et le premier responsable du secteur de l'éducation à Tizi Ouzou, Noureddine Khaldi. A en croire les dires du secrétaire du Satef, «c'est depuis le 12 avril 2011, lors du violent réquisitoire du Satef contre la mauvaise gestion du secteur, à l'occasion d'une session APW, que les choses n'allaient pas bien. Le directeur n'a pas digéré nos critiques et cherchait depuis à nous casser par tous les moyens». C'est du moins ce qu'a déclaré hier, M. Amoura, lors d'une conférence de presse animée au siège du syndicat à Tizi Ouzou. Aux accusations relatives à la mauvaise gestion de la direction de l'éducation, le refus de recevoir les partenaires sociaux au même titre que les associations de parents d'élèves, le versement de salaires à des ex-travailleurs se trouvant à l'étranger, ou encore les irrégularités qui entourent le service paie, le conférencier dira que «le Satef a les preuves concrètes de ce qu'il avance. Elles seront exhibées devant la justice». Il (le directeur, ndlr) doit savoir que le mur de la peur est brisé à Tizi Ouzou depuis belle lurette, écrit le Satef dans une déclaration rendue publique. Pour le conférencier, il est de prime abord au directeur de l'éducation de Tizi Ouzou d'améliorer les conditions de scolarité dans bon nombre d'établissement à travers la wilaya, au lieu de se vanter d'avoir réalisé les meilleurs résultats au niveau national. «Qu'on l'envoie à Djelfa, et s'il la classe parmi les vingt premières wilayas, alors nous lui érigerons une stèle à Tizi Ouzou! Chiche !», lit-on dans la même déclaration. A ce sujet, précise M. Amoura, «c'est grâce aux sacrifices des parents qui déboursent des sommes faramineuses pour dispenser des cours de soutien à leurs enfants que les meilleurs résultats du bac ont eu lieu à Tizi Ouzou. Enfin, le Satef demande «l'envoi d'une commission d'enquête pour constater les énormes irrégularités avec lesquelles la DE Tizi Ouzou est gérée». Une association de parents d'élèves témoigne. Au CEM Aboud Mohamed de Tala Ililane, dans la commune d'Ath Aïssa Mimoune, daïra d'Ouaguenoun, «la situation est plus que lamentable», témoigne Amar Aboud, président de l'association des parents d'élèves, présent hier à la conférence. «Nous avons saisi la DE pour une audience depuis l'an dernier, mais aucune réponse jusqu'à présent.» Le même interlocuteur exhibera des fiches techniques pour la réalisation de l'étanchéité, d'un mur de clôture, un portail, une loge de gardien…, mais en vain. «Notre CEM comprend 618 élèves, les deux sanitaires existants laissent à désirer, la cuisine fonctionne avec un matériel d'occasion, sans parler du danger que représentent les voyous et les drogués qui pénètrent à l'intérieur, faute de clôture. Pour résumer : c'est un établissement où aucun directeur ne peut rester plus d'une année !» Si cela témoigne d'une chose, «c'est bien la marginalisation de la direction de wilaya du secteur», accuse M. Aboud. La LADDH dénonce l'intimidation et soutient le Satef De son côté, Maître Youcef Sahli, représentant d'un collectif de cinq avocats, constitué pour la défense du secrétaire général du Satef, dénonce, au nom du bureau de wilaya LADDH, ce qu'il qualifiera «de harcèlement judiciaire contraire à la loi algérienne 90-14 et au pacte international ratifié par notre pays, relatifs au droit à l'exercice syndical». Pis encore, il dénoncera «le silence de la tutelle» qui devait, selon lui, «donner son avis avant toute démarche judiciaire». Pour ce qui est de la plainte, il dira qu' «elle est infondée juridiquement et incompatible avec la fonction, car le directeur a utilisé l'Etat pour s'attaquer à une personne. Elle vise à décourager et démobiliser le syndicaliste dans l'exercice de ses droits». A cet effet, indique le même avocat, «nous allons plaider l'innocence et la relaxe pure et simple de M. Amoura».