“Ça ne sert à rien d'annoncer des grèves si c'est pour les geler ensuite. c'est plus réfléchi d'attendre pour voir les correctifs promis par le ministère de l'éducation concernant le statut particulier et le régime indemnitaire puis agir en conséquence”, a estimé Boualem Amoura, secrétaire national du syndicat autonome Satef, lors d'une conférence de presse qu'il a animée à Tizi Ouzou. Cette déclaration est faite au lendemain de l'annonce d'une grève illimitée par les deux syndicats Unpef et Cnapest qui veulent exercer une pression sur le gouvernement. Lors de sa conférence de presse, Boualem Amoura, qui a pris part au dialogue avec le représentant du gouvernement, dit avoir senti en les pouvoirs publics “une volonté de lâcher du lest dans cette conjoncture de révoltes dans le monde arabe”. Concernant le régime indemnitaire, le Satef réitère sa demande d'abaissement du taux de l'IRG appliqué aux fonctionnaires afin que leur salaire soit plus conséquent, et pour éviter le gonflement des salaires par des primes. Dans une déclaration remise à la presse, le Satef plaide notamment pour l'abrogation de l'article 87 bis ainsi que de la circulaire 303/82 qui maintient le principe de la désignation des membres des commissions des œuvres sociales. Concernant la gestion des œuvres sociales de l'éducation, justement, le Satef rejette en bloc les propositions du ministre de l'éducation. “Nous continuerons à exiger de la transparence ainsi que notre droit de regard”, insiste Boualem Amoura qui n'est pas convaincu du recours à l'IGF et à la cour des comptes pour éplucher les 17 ans de gestion des œuvres sociales par l'UGTA. L'orateur n'a pas hésité à exhiber un rapport déjà dressé par l'IGF en 1996 ayant révélé des irrégularités à donner le vertige, mais ce rapport est resté sans suite. “C'est pour cela que nous doutons de cette manière de faire proposée par le ministre, une proposition qui n'arrange que ceux qui veulent éluder les passations de consignes”, dit-il. Quant à la méthode de leur gestion, le Satef estime que l'installation des commissions nationales et de wilayas au sein desquelles les syndicats auront leurs représentants est mieux que cette formule proposée par le ministre et qui consiste à émietter l'argent des œuvres sociales en les distribuant à chaque établissement.