Pour tirer les choses au clair, le Satef demande une commission d'enquête ministérielle, seule à même de déterminer les tenants et les aboutissants de cette gestion que ne cessent de décrier les syndicalistes autonomes, qui interpellent par ailleurs le wali et le président de l'APW de Tizi Ouzou. La gestion du secteur de l'éducation dans la wilaya de Tizi Ouzou est jugée “anarchique et totalitaire” par le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef). Dans une déclaration rendue publique et dans laquelle il taille des croupières au DE, le syndicat autonome énumère les griefs retenus contre l'académie de Tizi Ouzou. Une gestion “anarchique et totalitaire” ne peut que s'acheminer vers l'explosion, synonyme de blocage qui n'arrangera pas la scolarité des élèves, estime le secrétaire général du Satef, Boualem Amoura. Ce dernier ne s'explique pas l'absence du directeur de l'éducation durant les journées de réception. Et quand les syndicalistes se présentent en dehors de ces journées, ils reviennent bredouilles. Deux demandes d'audience sont restées sans suite. “Les associations de parents d'élèves subissent aussi le même diktat”, nous apprend le syndicat. Le tableau brossé par celui-ci reste des plus sombres. Ainsi, selon le document du Satef, plusieurs établissements sont sans clôture, à l'image du CEM d'Ikhelouiène, à Aït Aïssa Mimoun, où le projet du lycée n'a pas encore démarré, des cantines scolaires sans matériels adéquats, etc. Conséquence de l'absence de clôture, le collège d'Ikhelouiène a fait l'objet d'un vol récemment. Des micro-ordinateurs, une imprimante et du consommable ont été subtilisés. Au CEM du village Akaoudj, c'est le directeur qui a fait les frais de cette gestion, dénonce le syndicat autonome. Il est reproché au directeur de ne pas avoir ouvert la cantine, alors que l'établissement souffre de l'absence d'un cuisinier. C'est ainsi qu'on a “délesté” le CEM d'Ikhelouiène de son cuisinier principal pour l'affecter d'office au collège d'Akaoudj, ce que ne manquent pas de dénoncer nombre de parents d'élèves. Sur ce point précis et sur d'autres questions inhérentes à cet établissement scolaire, l'association des parents d'élèves, qui a interpellé les autorités concernées, compte monter au créneau ces jours-ci pour dénoncer une situation plus qu'intenable. Sur un autre sujet, le Satef n'a pas compris comment se fait-il qu'une enseignante rentrée de France en septembre soit affectée fin novembre dans un poste déjà occupé. Même le directeur de cette école a fait les frais de cette mauvaise gestion, puisqu'il a été limogé “par téléphone”. Concernant le service paie de l'académie de Tizi Ouzou, le Satef dit avoir des choses à dire. “Des retenues à tort sont opérées impunément sur les salaires des fonctionnaires”, affirme le syndicat autonome qui s'interroge sur l'existence de postes fictifs. C'est pour tirer les choses au clair que le Satef demande une commission d'enquête ministérielle, seule à même de déterminer les tenants et les aboutissants de cette gestion que ne cessent de décrier les syndicalistes autonomes, qui interpellent par ailleurs le wali et le président de l'APW de Tizi Ouzou.