Le procès en appel de l'ex-chef de l'unité aérienne de la direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), Oultache Chouaïb, accusé dans une affaire de malversations en 2007 au profit de la société Algerian Business Multimedia (ABM), s'ouvre aujourd'hui à la chambre correctionnelle de la cour d'Alger. Le procès en question a été renvoyé deux fois par la même chambre. La première fois, le juge a décidé le report du procès suite à la demande du parquet pour absence de témoins. La deuxième fois, le report a été décidé en raison du retrait de la défense. Le juge Halali Taïb a souligné, dans ce cadre, que des «mandats d'amener» seront émis contre tout témoin qui ne répond pas favorablement à la citation à comparaître. Selon l'ordonnance de renvoi, les faits concernent la passation de marchés «douteux» portant sur des équipements informatiques entre la DGSN et la société ABM, pour laquelle l'accusé principal, Oultache Chouaïb, a usé de son influence sur la commission d'évaluation technique des offres où il siégeait pour qu'elle choisisse la société en question. Une société dans laquelle son gendre, Toufik Sator, est actionnaire et également directeur général adjoint. Pour rappel, 25 personnes, dont 19 fonctionnaires de police, ont été condamnées en date du 9 novembre dernier à des peines de prison ferme allant de 3 à 7 ans par le tribunal de première instance de Sidi M'Hamed pour passation de marchés publics en violation de la législation, dilapidation de deniers publics et trafic d'influence. Seuls trois inculpés ont bénéficié d'une relaxe. Une dizaine de cadres de la police, condamnés dans cette affaire dénoncent ce qu'ils qualifient «d'arbitraire» en se présentant comme «des victimes de la délinquance judiciaire». Ils sont accusés de dilapidation de deniers publics, abus de fonction et de pouvoir, faux et usage de faux et passation de deux marchés publics «douteux» portant sur l'achat de 10 300 onduleurs électriques, 300 ordinateurs, 500 micros portables et 9 000 imprimantes de marque Epson. Ces équipements d'une valeur de 100 millions de dinars ont été obtenus par la société ABM en février 2008. Chouaïb Oultache, qui fait l'objet d'une autre poursuite dans le cadre de l'assassinat de Ali Tounsi, dont la date du procès n'a pas encore été fixée, a été condamné à 7 ans de prison. Le verdict pour son gendre Toufik Sator, DG adjoint d'ABM, ainsi que pour le DG de cette société d'informatique Antri-Bouzar, est de 6 ans de prison. Une peine de 7 ans a été prononcée à l'encontre du directeur adjoint de l'administration générale de la DGSN et 5 ans contre le directeur commercial d'ABM. Les autres accusés ont eu des peines allant de 3 à 5 ans.