Un peu moins d'une centaine d'employés exerçant au sein de la société Scorpion du Nord, appartenant à un des associés de Achour Abderrahmane (tous deux incarcérés et leurs sociétés mises sous séquestre judiciaire) ont entamé, hier, une grève illimitée. Les travailleurs de cette entreprise, située dans la zone industrielle de Koléa (w.Tipasa), se sont regroupés hier devant le portail de l'entreprise en signe de protestation. Ils revendiquent «la révision à la hausse des salaires de 50%, avec effet rétroactif de 2009 et leurs titularisation». «Depuis 2009, et alors que nous étions des employés permanents, tous les employés permanents ont été contraints de signer des contrats à durée déterminée, ce qui a conduit à une baisse du chiffre d'affaires estimé à 50%», indique M. Touil, comptable principal et représentant des travailleurs, qui ajoute que «ceux qui ont refusé de signer les contrats ont été licenciés sous la menace de la justice». Ce dernier devait révéler que «le malaise est le fruit de manoeuvres de personnes externes à l'entreprise». «Nous convoitons un compromis d'une manière pacifique sinon notre mouvement de grève sera maintenu», précise-t-il. «Le mouvement de grève est illégal» Contacté par téléphone, Rezki Rahmane, séquestre de justice en charge de la gestion de la société, a indiqué que «le mouvement de grève est illégal car il n'a été précédé d'aucun préavis», précisant que «les choses ont changé dimanche dernier lorsque les travailleurs ont brusquement décidé de fermer le portail d'entrée à l'aide des camions. Ce n'est qu'à partir de ce moment que j'ai compris qu'il y avait une grève et pris conscience des revendications émises par les employés». A propos des revendications des travailleurs, le séquestre exprime son «impossibilité de permaniser les employés pour la raison que cette société est sous séquestre de justice et qu'elle peut être dissoute d'un moment à l'autre par la justice». Il a précisé en ces termes : «J'ai tout de même pris en considération les revendications que j'ai transmises au procureur de la République près la cour d'Alger». Et d'ajouter : «En qualité de séquestre, je ne peux satisfaire les exigences que sur ordonnance de justice, seule habilitée à prendre des décisions.» Toutefois, indique ce dernier, «une plainte a été déposée au tribunal de Koléa afin de trouver une solution». «Je suis également un travailleur et je les ai invités à reprendre le travail en attendant les mesures devant être prises conformément à la loi». A propos des cessations d'activités en 2009, le séquestre affirme que «les 25 travailleurs qui n'ont pas accepté de signer les nouveaux contrats ont eu recours à la justice qui leur a donné raison et après avoir perçu leurs indemnisations, ils ont quitté la société». Pour le reste, affirme ce dernier, «les travailleurs étaient satisfaits». Sur la question des 40 milliards existant dans le compte de la société et dont les travailleurs exigent «le partage», le séquestre souligne : «Je ne peux disposer de ces sommes.»