Les trois syndicalistes de Bâtimetal Annaba, EPE relevant de la SGP-Indjab, qui devaient comparaître, hier, devant le tribunal correctionnel d'El-Hadjar, suite à une plainte en référé déposée à leur encontre par leur employeur, pour entrave au fonctionnement de leur entreprise et arrêt illégal de travail, ne se sont finalement pas présentés devant le juge, apprenons nous de sources judiciaires. Une défection justifiée, semble-t-il, les concernés ayant répondu entre-temps à une convocation de leur fédération syndicale, à Alger, au sujet, justement, de cette plainte que d'aucuns sur le site d'Annaba considèrent comme étant arbitraire. Les 600 travailleurs représentant l'ensemble des collectifs de Bâtimetal ont d'ailleurs observé un sit-in massif devant le portail d'entrée de la base de Bargouga, située à une dizaine de kilomètres à l'ouest d'Annaba. Les contestataires entendaient exprimer par cette action leur solidarité avec leurs camarades syndicalistes et ont rédigé et signé, en marge du regroupement, une déclaration commune à travers laquelle ils expliquent que la décision d'arrêter le travail jusqu'à satisfaction de leurs revendications socioprofessionnelles a été prise par la majorité des employés afin d'attirer l'attention des pouvoirs publics et de leur tutelle sur leur sort. Le mouvement de grève, qui a débuté le 19 octobre courant, a été déclenché, rappelons-le, pour exiger de la direction une permanisation de l'emploi pour tous et, notamment, l'application des avenants de la convention de branche portant révision des salaires et des primes. Il y a lieu d'indiquer, en outre, que les 600 travailleurs de l'entreprise activent tous, sans exception, à titre contractuel au sein de Bâtimetal, et ce, depuis au moins trois ans, c'est-à-dire depuis la dissolution de la société Gesibat, leur ancien employeur et la reprise de son portefeuille par la SGP Indjab. Des employés du site d'Annaba contactés, hier, soulignent que l'arrêt de travail en cours n'est pas le premier et qu'il a été précédé par trois autres observés en 2009 et 2010. Les contestataires de cette situation de précarité n'ont pour autant jamais démordu de leur vœu de faire partie intégrante de l'entreprise du bâtiment et des travaux routiers, ils comptent poursuivre leur action jusqu'à ce que la tutelle accepte de se pencher sur leur cas. Signalons, enfin, que le syndicat de l'entreprise ArcelorMittal a apporté son soutien au mouvement de contestation des employés de Bâtimetal. Allia Ahmed