Ils sont, environ, et selon les autorités consulaires algériennes, 25 000 ressortissants algériens établis en Tunisie. Nombreux parmi eux sont allés s'installer, dans le pays voisin, du temps du colonialisme, d'autres issus de générations ayant émigré en Tunisie à l'époque du colonialisme aussi. Pourtant, les lois décrétées par l'ancien régime de Zine El Abidine Ben Ali ne les ont pas gâtés. Les Algériens établis en Tunisie, même s'ils y vivent depuis l'époque coloniale, n'ont, par exemple, pas le droit à l'accès à la propriété. Les mêmes difficultés sont rencontrées en matière d'accès à l'emploi. Les autorités consulaires algériennes en Tunisie avaient, à maintes reprises, du temps du président déchu, Zine El Abidine Ben Ali, exprimé aux autorités tunisiennes le souhait de l'Algérie de voir le problème se régler, ce qui permettrait aux ressortissants algériens établis en Tunisie, notamment ceux qui y vivent depuis l'époque coloniale, d'obtenir le droit à l'accès à la propriété et à l'emploi, mais sans grands résultats, selon une source diplomatique. «Des réunions ont eu lieu, du temps de Zine El Abidine Ben Ali, entre les autorités consulaires algériennes et l'ambassade d'Algérie en Tunisie et les autorités tunisiennes pour régler le problème, mais en vain», explique la source. «Les autorités tunisiennes concernées nous ont fait des promesses du temps de Zine El Abidine Ben Ali pour régler le problème. Toutefois, aucune suite n'a été donnée par les autorités tunisiennes concernées, ajoute la même source. «Nous souhaitons que cela change avec les nouvelles autorités en Tunisie», ajoute-ton. Du côté tunisien, la réciprocité est légitimement demandée. C'est ainsi que des hommes politiques tunisiens, conscients du problème vécu par les communautés algérienne et tunisienne dans les deux pays, demandent, ce qui est légitime, que la communauté tunisienne puisse, elle aussi, accéder aux mêmes droits en terre algérienne. C'est-à-dire que les deux communautés puissent accéder à la propriété et à l'emploi. Ce qui ne pourrait être que légitime et encourageant pour la réelle édification du Maghreb arabe, comme le souhaite l'actuel président tunisien, Merzouki, actuellement en visite de deux jours en Algérie. Les ressortissants algériens et marocains seraient, selon des indiscrétions, les plus grandes victimes de la ségrégation mise en place par le régime de Zine El Abidine Ben Ali. «Lorsque, parfois, nous trouvons du travail, des policiers tunisiens viennent exiger des explications à l'employeur contraint, sous la pression, de nous mettre dehors. C'était du temps où Zine El Abidine Ben Ali était président», témoignent des ressortissants algériens établis en Tunisie. Beaucoup parmi les membres de la communauté algérienne établie en Tunisie vivent à Lekram et Debouville, deux quartiers réputés pauvres, se trouvant non loin d'El Marsa, à Tunis. Les deux quartiers sont aux antipodes de Carthage et Gammarth, réputés riches.