Les fortes pluies et les importantes chutes de neige ont causé l'effondrement de maisons précaires et l'infiltration d'eau dans plusieurs autres, notamment dans les bidonvilles de la capitale, essentiellement sur les hauteurs d'Alger, touchés par des glissements de terrain et des fissurations de murs et de toitures. Une virée au niveau des zones touchées et de l'APC de Bouzaréah nous a permis de faire le constat des dégâts et de rendre compte de la détresse de ces habitants, vivant pour la plupart dans des habitations précaires, dont certaines sont construites illicitement et sans autorisation. Ces habitations risquent à tout moment de s'effondrer sur ces résidents. Le président de l'APC de Bouzaréah, M. Abderahmane Abdi, responsable aussi de la cellule de crise, a souligné : «Tous les moyens ont été déployés pour venir en aide aux sinistrés et aux citoyens dont les maisons risquent de s'effondrer.» Pénurie de gaz, panne d'électricité, pas d'eau courante et construction ne respectant pas les normes, tel est le topo qui revient le plus souvent dans les quartiers visités. Situées sur des reliefs montagneux, au bord des falaises et sur d'anciennes rivières, beaucoup de maisons se sont effondrées et d'autres ne tiennent qu'à un fil. «On a dressé une liste des citoyens en danger en raison de l'état de leurs habitations et on l'a remise au chef de la daïra d'Alger chargé de l'étudier et de la remettre à la wilaya d'Alger», a expliqué M. Abdelkader Hafaid, chef de service urbanisme. En effet, suite à la promulgation de la loi sur les wilayas (code des wilayas) qui élargit les prérogatives des Assemblées populaires de wilaya (APW) et ne laisse plus beaucoup d'actions aux APC et aux daïras, beaucoup de problèmes au niveau des quartiers peuvent être réglés par le président de l'APC et ne le sont pas en raison de la nouvelle loi. «Nous ne pouvons pas reloger les sinistrés car cela ne fait pas partie de nos prérogatives, mais plutôt de celles du wali», a indiqué le président de l'APC de Bouzaréah. Constat amer dans certains quartiers Le président de cette APC s'est déplacé avec son équipe pour constater l'ampleur de la situation et soutenir les familles sinistrées. «Les représentants de l'APC ont enregistré nos noms et nous ont promis de nous reloger dans des habitations plus décentes. Quant au wali, il n'a même pas voulu nous recevoir et nous a demandé d'aller louer», nous ont dit des habitants de Bouskoul. La cellule de crise de Bouzaréah, composée des travailleurs de l'APC, de la Sûreté nationale et de la Gendarmerie nationale, a mis à la disposition des citoyens des chasse-neige et distribué des bombonnes de gaz butane ainsi que des couvertures et des denrées alimentaires. La cellule de crise a donc lancé une alerte, précisant que ces habitations sont vulnérables et que, jusqu'à présent, la localité de Bouzaréah n'a pas encore bénéficié d'un quota de logements. Selon M. Abdi, «la cellule de crise n'est pas spécifique à cette année, mais à chaque hiver et toutes les mesures nécessaires sont prises pour aider les citoyens». Jusqu'à présent, la commune de Bouzaréah déplore plus d'une quarantaine de maisons endommagées, dont certaines se sont écroulées, essentiellement dans les bidonvilles de Sidi Medjbar et au village de Célestes. «Nos techniciens se sont déplacés sur les lieux, ont évalué les risques de glissement de terrain et ont conseillé aux habitants de ces localités de se faire héberger ailleurs en attendant de les reloger», a précisé M. Abdi. Le président de l'APC interpelle les autorités publiques pour reloger les victimes de glissement de terrain dans des chalets. «Les autorités compétentes sont en train d'étudier le dossier de relogement des personnes concernées et afficheront les listes des bénéficiaires de logement prochainement», a indiqué M. Abdi. Etant donné que la commune de Bouzareah a été gravement touchée par les intempéries, le président de l'APC compte élargir la cellule de crise en créant des aires d'accueil pour les sans-abri et les SDF durant cette période de grand froid.