Le siège de l'Entreprise nationale de l'industrie électroménager (Eniem) de Tizi Ouzou a été fermé, hier matin, par des dizaines de jeunes chômeurs issus de la commune de Tizi Rached, à une quinzaine de kilomètres au sud du chef-lieu de wilaya. Selon une source locale, dès les premières heures, plusieurs dizaines de jeunes se sont rassemblées devant le portail principal de l'usine, situé au niveau de la zone industrielle de Oued Aïssi, avant d'interdire l'accès aux travailleurs. «Nous demandons des postes d'emploi. Depuis plusieurs années, les «étrangers» sont favorisés au détriment des jeunes de notre commune, qui ne doit pourtant pas connaître un taux si élevé de chômage au vue de l'énorme zone industrielle qu'elle possède», explique l'un des protestataire. Les jeunes chômeurs se sentent ainsi «marginalisés» par les responsables de la plus grande entreprise publique de la wilaya. Ils accusent la direction de l'entreprise de favoriser la main-d'œuvre «étrangère» à la commune. Fatigués d'attendre à l'extérieur de l'usine sous la pluie et sans qu'une solution ne pointe à l'horizon pour débloquer la situation, les travailleurs ont préféré retourner chez eux. Jusqu'à l'après-midi d'hier, l'usine demeurait toujours fermée. Les protestataires ne comptent d'ailleurs pas baisser les bras. Pis, ils menacent de durcir le ton et d'aller vers des actions radicales, au cas où les responsables et les autorités locales ne prennent pas en charge leurs revendications. Les jeunes de Tizi Rached avaient procédé de la même manière au mois de juin de l'an dernier. Hélas, leur cri ne trouvera pas d'oreille attentive. C'est pourquoi ils sont revenus à la charge pour mettre la pression sur l'administration de l'usine. A l'heure où nous mettions sous presse, l'action était toujours maintenue, l'usine fermée et aucun terrain d'entente n'a pu être trouvé avec les jeunes en colère.