Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) de Bouguerra Soltani a annoncé, hier lors de son conseil consultatif, qu'il a conclu une alliance avec les mouvements Ennahda et El Islah. Ces trois partis de la mouvance islamiste, comptent participer aux prochaines législatives du 10 mai prochain avec un même programme, une liste commune et un seul discours. «La meilleure façon de gouverner est celle de la jonction des petits partis pour former une force politique et rompre avec le concept des partis», déclare le président du parti. «Notre intérêt n'est pas de s'allier à nos confrères pour avoir le maximum de sièges parlementaires, mais plutôt de s'inscrire dans la durée et dans le temps pour mettre en application nos idées et sortir l'Algérie de la stagnation actuelle», souligne-t-il. Pour le leader du MSP, la création de nouvelles tendances politiques ne fait que diviser davantage les Algériens et disperser les énergies sans aucune forme de concrétisation. Il a invité ainsi toutes les obédiences à caractère islamiste à s'unir avec sa formation en présentant leurs projets et discuter des contours de la participation aux législatives. Il définira, par ailleurs, les objectifs de cette alliance de répondre à l'appel du peuple et qui s'inscrira dans la continuité et non pas de servir les intérêts des partis qui veulent remporter les législatives. Le président du MSP qualifiera aussi les législatives de «jeu fermé», allusion aux échecs précédents entachées de fraudes massives. Misant fortement sur le prochain scrutin du fait du retrait de l'administration des enjeux, il espère que les Algériens saisiront cette chance pour porter leurs voix. «Le président de la République, dans son dernier discours, a mis en garde l'administration d'un quelconque écart», dira-t-il. Toutefois, il émettra un bémol sur le manque de sanctions palpables et de textes légiférant les peines qu'encourent les fraudeurs. Se présenter aux législatives avec un programme commun Le numéro un du MSP a dit charger le bureau national de sa formation de mettre au point les modalités de cette alliance. Voulant définitivement mettre un terme à la multiplication des groupements politiques, il lança un appel aux autres partis démocratiques à s'allier selon les affinités. Il proposa ainsi plusieurs orientations pour exploiter de la meilleure manière le prochain rendez-vous électoral. Soltani suggéra aux différents partis en lisse d'étudier les différents événements nationaux et de se présenter avec des projets réalistes et envisageables. «Il faut arrêter avec la démagogie et les promesses en l'air, mais penser plutôt à ce qui est le mieux pour l'avenir», dira-t-il. Sortant d'une mauvaise expérience avec son ancienne alliance, il ne compte pas reproduire les mêmes erreurs mais plutôt en tirer des leçons. «Nous veillerons à la réussite de cette nouvelle alliance qui ne sera pas superficielle et servira l'intérêt du pays et non une quête aux sièges parlementaires», maintient le président du MSP. Il fera aussi remarquer que les anciennes alliances ont permis de lancer des réformes et la réconciliation sociales et que les unions à venir vont continuer ce travail et donner plus de concrétisation à ces réformes. Il critiquera la monopolisation du pouvoir depuis cinquante ans par le Front de libération national (FLN) et notera que les faits historiques ne sont pas une légitimité pour occuper le gouvernement depuis 1962. «Il est temps de colorer la scène politique et d'essayer de nouvelles donnes», s'exclamera-t-il. En ce qui concerne les autres partis nationalistes et démocrates, il a souhaité les voir plus unis pour gouverner en trio : démocrate, nationaliste et islamiste, trois composantes qui, selon lui, sont indissociables et représentent l'Algérie. Pour ce qui est des députés choisis pour être en tête de liste et des représentants de chaque wilaya à l'issu des élections, Soltani a chargé une commission technique d'étudier les dossiers et déterminer la stratégie à adopter.